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Copenhague imite Londres

Le Danemark devrait rapatrier ses soldats

22 Février 2007 À 14:45

Le Danemark, un des fidèles alliés des Etats-Unis, a emboîté le pas à la Grande-Bretagne et va retirer en août son bataillon déployé au sud de l'Irak, une présence militaire impopulaire dans l'opinion et de plus en plus embarrassante pour le gouvernement.
"Le retrait du bataillon danois aura lieu en août et celui-ci sera remplacé par une unité d'hélicoptères", a annoncé mercredi le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, quelques minutes avant l'annonce de son homologue britannique d'une réduction de ses troupes.

Le Danemark, présent en Irak depuis 2003, y compte aujourd'hui environ 460 hommes, dont un bataillon de 430 soldats déployés dans le sud à Bassorah, sous commandement britannique.
C'est ce bataillon qui va être retiré. La décision du retrait a été "prise en concertation avec nos alliés de la coalition, notamment la Grande-Bretagne ainsi qu'avec le gouvernement irakien", a souligné M. Rasmussen.

Le Premier ministre s'était également entretenu au téléphone avec son homologue irakien Nouri al-Maliki.

Cette décision intervient alors que M. Rasmussen était depuis des mois sous la pression de l'opposition et de l'opinion publique pour retirer les troupes danoises d'Irak. Après avoir affirmé, à de multiples reprises, qu'il maintiendrait les troupes sur place, il avait préparé le terrain en janvier en déclarant qu'il espérait un retrait dès cette année et alors que le mandat actuel des troupes danoises expire au mois de juin.

L'annonce de mercredi, qui a surpris les analystes, survient en outre à un moment où divers sondages montrent que la population danoise est majoritairement opposée à la présence militaire du Danemark dans ce pays où six de ses soldats ont perdu la vie. Le dernier en date, publié début février, montre que 64% désapprouvent cette présence militaire.

"Mieux vaut tard que jamais", a estimé mercredi l'ancien ministre des Affaires étrangères, Niels Helveg Petersen (radical), tout en déplorant "l'absence de prise de position indépendante" du chef du gouvernement danois.

"Je pense que c'est un peu embarrassant pour le Danemark que nous suivions pas à pas le Royaume-Uni. Aussitôt que Tony Blair a pris une décision, Rasmussen suit", a-t-il dit, cité par l'agence danoise Ritzau.
Il était "temps que le gouvernement écoute la population", a, pour sa part, commenté Mogens Lykketoft, porte-parole du Parti social-démocrate, principale formation de l'opposition. "C'est un aveu d'échec. Le gouvernement a compris que cela n'avait pas de sens de garder 400 à 500 soldats en Irak", a déclaré à la presse l'ex-chef de la diplomatie, qui exigeait "depuis longtemps" le retrait des forces danoises de ce pays.

De son côté, l'extrême gauche parlementaire a réclamé "le retrait de tous les soldats danois".
"Nous n'avons pas besoin de maintenir 30 à 40 militaires qui ne font pas partie du bataillon ni d'envoyer 4 hélicoptères avec 50 hommes, car ce serait poursuivre l'occupation illégale de l'Irak", a déclaré le porte-parole de la Liste de l'Unité (ex-communistes), Rune Lund.

En revanche, pour le Parti du peuple danois (PPD, extrême droite), qui a assuré une étroite majorité parlementaire en mars 2003 au gouvernement pour entrer en guerre contre l'Irak, "le Danemark va quitter ce pays avec les honneurs".

A la lumière de ce retrait, le Danemark a par ailleurs annoncé qu'il envisageait de porter ses effectifs en Afghanistan de 400 à 600 soldats, afin de renforcer les troupes de l'Otan dans leur lutte contre les talibans.
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Vilnius et Riga se retirent

La Lituanie et la Lettonie envisagent de retirer d'Irak la majorité de leurs contingents militaires, d'ici l'été, ont indiqué mercredi les ministres de la Défense de ces pays baltes.

Il est "réellement possible" que la Lituanie ne renouvelle pas en août son contingent de 50 hommes stationnés dans le sud de l'Irak, a déclaré le ministre lituanien de la Défense Juozas Olekas. "Avec nos partenaires britanniques et danois, nous considérons la situation en Irak comme stable et estimons que la surveillance peut être transférée aux troupes irakiennes", a déclaré M. Olekas, cité par l'agence BNS.

La Lettonie, qui a 120 soldats sur place, compte également réduire considérablement son contingent à la fin de leur mission en juin.
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