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Proche-Orient : Le Quartette sous pression internationale

Aucune décision avant la formation du gouvernement palestinien
Le Quartette pour le Proche-Orient (UE, Etats-Unis, Onu et Russie) a indiqué mercredi qu'il attendait la formation du gouvernement palestinien d'union nationale pour prendre des déci

22 Février 2007 À 14:37

"Nous prendrons une décision quand il sera temps mais il n'existe pas pour l'instant de gouvernement palestinien d'union nationale", a reconnu le secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, lors de la conférence de presse finale, commune avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et les chefs des diplomaties allemande et russe, Frank-Walter Steinmeier et Sergueï Lavrov. "Il a été convenu de planifier une rencontre bientôt dans la région" du Proche-Orient, a ajouté M. Ban, lisant le communiqué final du Quartette, à l'issue de près de deux heures d'entretien.

Il s'agissait de la deuxième réunion en trois semaines du Quartette après celle de Washington, alors qu'une pression croissante s'exerce dans la communauté internationale pour donner une chance au cabinet d'union palestinienne.

"Le Quartette a réaffirmé sa déclaration concernant son soutien à un gouvernement palestinien qui s'engage pour la non-violence, la reconnaissance d'Israël et l'acceptation des accords et engagements précédents, y compris la Feuille de route", a souligné M. Ban, reprenant ainsi les trois principes déjà énoncés lors du précédent sommet des "Quatre", le 2 février. L'Onu, Européens, Américains et Russes ont "évoqué les efforts en cours pour parvenir à un gouvernement palestinien d'union nationale, comme le prévoit l'accord conclu à La Mecque le 8 février", toujours selon le communiqué.

Cet accord entre le président palestinien Mahmoud Abbas, du Fatah, et le numéro un du Hamas, Khaled Mechâal, prévoit notamment la mise en place d'un gouvernement palestinien d'union censé mettre fin à une grave crise politique interne qui a dégénéré, ces derniers mois, en combats meurtriers entre partisans des deux mouvements. L'actuel gouvernement du Hamas fait l'objet d'un embargo sur l'aide économique, aux effets paralysants, décrété par le Quartette. Des responsables, notamment en Europe, déplorent cependant un embargo affaiblissant l'économie et la structure d'un futur Etat palestinien.

Cet embargo a été imposé au Hamas - considéré par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation terroriste - il y a un an, après sa victoire aux élections législatives en janvier 2006, parce qu'il refusait de se plier aux trois exigences posées par le Quartette.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, partisan de la levée des actuelles restrictions économiques et financières, a toutefois affirmé à Berlin qu'"il était simplement erroné de parler d'un boycott", insistant sur le soutien apporté par le Quartette aux efforts palestiniens.

Le Haut représentant de l'UE pour la politique extérieure, Javier Solana, qui participait aussi à la réunion, a une nouvelle fois appelé les Palestiniens à choisir le chemin de la paix. "J'espère beaucoup que le gouvernement d'unité nationale fera partie de la solution et non du problème", a-t-il dit.

Un haut responsable européen ayant requis l'anonymat a distingué ainsi l'attitude des Européens de celle des Américains : "Nous avons tendance à considérer ce gouvernement d'unité nationale comme un verre à moitié plein, plutôt que comme un verre à moitié vide, cette manière de voir étant davantage celle des Américains", a-t-il résumé. Au cours de la réunion de Berlin, Mme Rice a pu rendre compte à ses partenaires de la rencontre trilatérale qu'elle a eue lundi à Al-Qods avec Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien, Ehud Olmert.
AFP
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Abbas à l'Elysée

Le président français Jacques Chirac recevra demain le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui effectue une tournée européenne, a annoncé mercredi l'Elysée. Mahmoud Abbas entame, depuis mercredi, une tournée en Europe qui le mènera successivement en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France pour "réactiver le processus de paix" au Proche-Orient.

"Ce qui était important, c'est que les différents interlocuteurs se parlent, se rencontrent. De ce point de vue là, c'était une bonne chose", a indiqué le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Denis Simonneau.
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