Mondial de l'Automobile 2006

Attaques sanglantes

Six morts et 44 blessés

20 Février 2007 À 15:37

Quarante-neuf attaques coordonnées, attribuées par Bangkok à des combattants séparatistes islamistes, ont fait six morts et une cinquantaine de blessés entre dimanche soir et lundi matin dans l'extrême sud de la Thaïlande, selon les autorités.

Le Premier ministre par intérim, Surayud Chulanont, et le chef de la junte qui l'a nommé, le général Sonthi Boonyaratglin, ont convoqué une réunion après ces attentats qui ont coïncidé avec les célébrations du nouvel an lunaire et sont survenues à un moment où le pouvoir thaïlandais se dit à nouveau disposé à discuter avec certains groupes rebelles.

Selon l'armée, les actions de la nuit ont visé essentiellement des cibles bouddhistes, y compris d'origine chinoise.
Il s'agit des attaques les plus spectaculaires et les plus sanglantes depuis les mystérieuses explosions du 31 décembre à Bangkok qui avaient fait trois morts et 42 blessés. Les autorités avaient écarté tout lien entre les attentats dans la capitale et l'insurrection séparatiste musulmane ayant fait près de 2.000 morts en trois ans dans les provinces les plus méridionales, à la frontière malaisienne.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le Sud malais et musulman de la Thaïlande a été le théâtre de 33 attentats à la bombe, de 14 incendies criminels et d'au moins deux fusillades, ont indiqué à l'AFP les autorités provinciales. Trois personnes ont été tuées par des tirs et six par des explosions. Une bombe a endommagé une centrale électrique, plongeant dans les ténèbres une bonne partie de la ville de Pattani pendant une heure. La nuit s'est achevée par l'explosion d'un engin devant le domicile, à Yala, d'un lieutenant-colonel de l'armée thaïlandaise qui a été tué.

"L'objectif était de faire pression sur les Thaïs bouddhistes, y compris ceux d'origine chinoise, pour qu'ils quittent le Sud", a estimé Sunai Phasuk, consultant pour l'organisation Human Rights Watch. Dans cette région ancien sultanat qui fut relativement indépendant, la population est très majoritairement d'ethnie malaise et de confession musulmane, contrairement au reste de la Thaïlande, largement bouddhiste. Ces attaques ont eu lieu à un moment où la Thaïlande et la Malaisie cherchent à ouvrir des pourparlers avec certains groupes rebelles.

Une partie de la guérilla séparatiste, qui appartient à une mouvance radicale islamiste locale, s'est durcie et ne veut entendre parler de négociation avec Bangkok, selon des analystes. Le 16 février, M. Surayud, qui avait rencontré quelques jours plus tôt en Thaïlande son homologue malaisien Abdullah Ahmad Badawi, avait annoncé qu'il avait accepté sous conditions une offre de Kuala Lumpur d'organiser de nouveaux pourparlers avec des groupes rebelles.

Depuis le coup d'Etat en septembre 2006 qui a renversé le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, détesté dans le Sud musulman, les nouvelles autorités de Bangkok multiplient les gestes d'ouverture en direction de la population et de laguérilla.
Mais cette dernière est composée d'une multitude de groupes, particulièrement opaques, qui ne revendiquent jamais les attentats.

________________________________

Réunion sur la sécurité

Le Premier ministre thaïlandais, Surayud Chulanont, a convoqué lundi une réunion d'urgence sur la sécurité, après la série d'attaques qui a fait six morts et une cinquantaine de blessés dans le sud du pays majoritairement musulman.

Quelques heures avant cette réunion, un commandant de l'armée thaïlandaise a été tué devant son domicile de Yala, en saisissant un sac contenant une bombe, a annoncé la police.
Selon les autorités, trois civils ont également été abattus lors de raids contre leurs habitations menés par assaillants non identifiés dans la province de Pattani.
Copyright Groupe le Matin © 2024