L'humain au centre de l'action future

Driss Hassouni dévoile «son trésor»

Une nouvelle empreinte dans l'univers de la peinture

20 Février 2007 À 15:27

Ayant pris son départ volontaire de la SODEA où il a passé 25 années en tant que technicien supérieur, Driss Hassouni s'est mis à peindre, chose qu'il n'avait jamais exercée ni étudiée durant toute sa vie. «Après cette retraite anticipée, je me suis trouvé devant toute une journée à remplir, puisque je n'avais rien à faire à part emmener mes enfants à l'école et aller faire ma prière à la mosquée.

Un jour, en me promenant à la médina, j'ai vu plusieurs boutiques qui vendaient des tableaux de peinture. Alors je me suis dit pourquoi je n'essayerais pas moi aussi de faire de la peinture pour remplir mon temps», nous explique Driss Hassouni. Dès ses premiers tableaux, il a été encouragé par sa femme, ce qui l'a stimulé à travailler davantage et à produire jusqu'à arriver à 120 tableaux. «Dès que j'ai commencé à peindre, j'ai trouvé ma sérénité et ma passion dans ce que je faisais et ne sentais plus le temps passer.

Quand je commence une toile, je ne me sens tranquille que lorsque je la termine J'ai pris un coin de la maison que j'ai transformé en atelier et je me suis lancé dans cette pratique tantôt à travers mon imagination, tantôt à partir de sujets de l'extérieur que je prenais en photographie. Parfois, c'est l'une de mes deux filles qui me suggère un quelconque sujet.

Donc, pour lui faire plaisir, je me mets à sa disposition». En effet, ses sujets sont très multiples. Nous retrouvons dans ses travaux des sites historiques, des traditions marocaines, des natures mortes, de l'abstrait, du naïf… Driss Hassouni a touché à tous les sujets et à tous les styles. Cela prouve qu'il est encore en phase de gestation. «Je sens que je me cherche encore.

Peut-être trouverai-je plus tard le style qui me convient. Même l'artiste peintre Sabil, qui a apprécié mes travaux, n'a pas pu me classer dans une école déterminée».

Ainsi, le technicien supérieur en topographie trouve son équilibre dans la peinture, à travers laquelle il ne cherche ni argent ni célébrité, mais seulement un désir de satisfaire cette passion qui l'anime et ce besoin d'être actif. Sportif dans sa jeunesse, M.Hassouni est ex-champion international de hand-ball et a joué au sein du FUS jusqu'en 1972. Après, il s'est adonné à la pétanque où il a remporté beaucoup de médailles.

«J'ai toujours été très actif dans ma vie. C'est pour cela que ne peux pas rester les mains croisées. J'ai trouvé dans cette activité de la peinture un grand soutien moral».
Mais, il faut dire qu'un trésor artistique ne doit pas rester caché entre quatre murs. «En effet, après la visite du professeur Taoufiq Jdidi accompagné de son ami Najib, qui ont énormément apprécié mes travaux, ils m'ont suggéré d'exposer mes toiles dans une galerie d'art, chose à laquelle je n'avais jamais pensé». A partir de ce jour, Driss Hassouni a commencé à se préparer pour ce grand jour, en vernissant et en encadrant ses toiles avec le soutien précieux de l'encadreur Al Mahjoub Al-Qamhouri.

Une véritable révélation que va connaître, très prochainement, l'univers des arts plastiques au Maroc, avec l'apparition d'un artiste né qui n'avait jamais mis les pieds dans les sentiers de la peinture.

REPÈRES
Son parcours

>Etudes primaires à Salé
> Etudes secondaires dans plusieurs villes du Royaume
(mutations fréquentes de son père)
> DEUG à la faculté des sciences
> Spécialité en œnologie en France
> 25 années à la SODEA
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Des styles différents

En sonnant à sa porte, nous avons remarqué au-dessus un tableau de peinture. C'était son premier travail qu'il a peint sur du bois (contreplaqué) avec la peinture des voitures. C'est le départ d'un périple qui arrive maintenant à un an et demi et 120 travaux en total. Cette passion l'habite actuellement et il ne peut plus s'en séparer. Il n'attend rien de ce qu'il fait, sauf remplir son temps et être satisfait de lui-même.

S'agissant de cela, Driss Hassouni est arrivé à être bien dans sa peau, chose rare chez les retraités. Mais, avec l'art dans l'âme, il ne pourra jamais s'ennuyer, surtout en cette période où il se recherche encore avec différents styles abordés dans ses sujets.

Tantôt c'est de l'abstrait, tantôt c'est du naîf ou ce sont les natures mortes qui l'inspirent dans des vases historiques datant des siècles précédents. En observant ses peintures, nous sommes devant une panoplie de styles ou de sujets, dont la majorité sont issus de nos traditions marocaines.

Ce qui reste le plus surprenant dans l'histoire de cette nouvelle révélation est le fait que Driss Hassouni n'a jamais pris de cours de peinture ni de dessin, n'a visité qu'une ou deux fois dans sa vie les galeries d'exposition et ne possède pas d'ouvrages de peinture. Un pur autodidacte qui se manifeste à nous pour nous dire que l'art est un don de Dieu en premier lieu.

On naît artiste. On ne le devient pas. C'est le cas de
M. Hassouni qui a plus besoin d'encouragements et de conseils de la part de professionnels pour pouvoir trouver son style à lui et continuer dans son chemin de professionnalisme.

Nous le saurons lors de sa prochaine exposition à travers les observations et critiques des artistes peintres confirmés et connaisseurs en la matière.
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