Fête du Trône 2006

Un congrès sur fond d'interrogations

Aujjar déplore la querelle des «égos»

19 Février 2007 À 17:04

Le Rassemblement national des indépendants (RNI) entame le marathon des congrès régionaux pour préparer son congrès national prévu les 30 et 31 mars prochain. Le premier sera celui de la région de Doukkala-Abda qui regroupera les militants
d'El Jadida et de Safi. Il est prévu pour jeudi 22 février. Une date qui peut coïncider avec un Conseil de gouvernement.

Toutefois, on s'attend à ce que les ministres RNI n'y assistent pas pour prendre part aux travaux du congrès d'El Jadida aux côtés des membres du bureau exécutif. Effectivement, cette étape est très sensible pour un parti à la croisée des chemins. Elle sera suivie par celle de Chaouia-Ouardigha et de Casablanca. Le parti compte ainsi mettre les bouchées doubles pour être dans les délais de son congrès de mars. L'étape charnière sera sans conteste celle de Rabat qui définirait les contours réels de la vraie configuration du meeting de mars. Toutefois, le ciel du RNI demeure chargé.

Des informations concordantes parlent de démissions en boucle de responsables Rnistes à Fès. Ils ont, ainsi, réagi contre la volonté des pro-Osman d'imposer un coordinateur régional. Après la fronde de Marrakech, suivie de celle d'Agadir, le parti n'est pas au bout de ses peines. Des soubresauts éclatent ici et là sur fond de mécontentement sur la manière dont le parti est géré par son actuel président Ahmed Osman.

Poussé à la porte de sortie, notamment par ses propres alliés d'antan, A. Osman prendra difficilement le virage du 4e congrès. Lors d'une récente rencontre du comité central, Mustapha Oukacha, président de la Chambre des conseillers, a été pressenti au poste de président provisoire du parti. Fort du soutien des parlementaires et conseillers du RNI au Parlement, d'aucuns pensent que cette option pourrait être consolidée au prochain congrès national. Serait-ce le provisoire qui dure comme c'est la constante chez certains partis marocains ? Le risque demeure grand pour l'image d'une formation qui se prépare sérieusement aux prochaines législatives.

En tout cas, une chose est sûre, M. Oukacha, avec son "inconvénient" d'âge comme l'avancent d'aucuns, ne sera pas seul dans la course à la présidence, d'autant plus que le parti de la colombe tient beaucoup à rajeunir son leadership. Contacté, Mohamed Aujjar, député RNI pressenti à la candidature au poste de président, estime que "le débat est faussé". Il déplore cette querelle de personnes qui fait de l'ombre à celle des idées. "Je veux que le RNI se transforme d'un parti de personnes et de notables en un parti d'institutions, organisé autour des grandes valeurs modernistes, libérales et démocratiques", argue-t-il.

Dans ce décor, l'ancien ministre des droits de l'Homme sort intelligemment la carte de la sagesse pour se démarquer de ses adversaires. Son discours plaira, à coup sûr, aux jeunes qui le soutiennent comme les députés le font avec M. Oukacha. Quant à Mustapha Mansouri, ministre (RNI) de l'Emploi, sa candidature pour la direction du parti est à la fois hypothétique et ambiguë. Proche d'Osman, il joue également la neutralité, " un pied dedans, un pied dehors ", se plaisent à dire les mauvaises langues.

Enfin, il est difficile, dans la donne actuelle du RNI, de sortir de cette guerre des tranchées pour entamer celle des idées et des plateformes multiples comme le souhaite M. Aujjar.
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Après la pluie, le beau temps ?

Le député RNI de Settat, Chafik Rachadi, pense que la divergence d'idées au sein de son parti est tout à fait normale. Pour lui, le nuage qui obscurcit le ciel du RNI ne tardera pas à se dissiper pour laisser place au beau temps. Abstraction faite du malaise actuel, il affirme que son parti dispose d'une stratégie avec des objectifs clairs doublés d'un programme chiffré.

C'est un peu la tendance chez la plupart des formations politiques au Maroc. Pour donner un air de modernisme à leurs plateformes, les partis les incrustent de chiffres et estimations de financement. S'agissant d'Ahmed Osman, C. Rachadi, estime que l'expérience de l'homme est trop précieuse pour être sacrifiée sur l'autel du changement à tout prix.

Il n'exclut pas, à ce propos, l'option de président honorifique. Encore faudrait-il qu'Osman s'en contente…
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