Redonner confiance aux jeunes électeurs

A l'approche des élections, tous les leaders des partis politiques ne cessent d'assurer que la jeunesse est au cœur de leurs priorités. Les jeunes Marocains, dont seule une minorité se rend aux urnes, hantent désormais tous les discours. Ils figurent même au sein de maints programmes d'action. Simple campagne électorale ou véritable souci ? La faiblesse de la participation des jeunes aux élections revient régulièrement dans les débats.

La réalité témoigne que, entre les politiques et les jeunes, une longue histoire d'incompréhension et de conflits existe. Les jeunes boudent, en effet, la politique. Ils ont appris à ne plus faire confiance à ses acteurs.

L'un des enjeux principaux des prochaines élections est de gagner la confiance des électeurs, répètent les politiciens. Mais comment ?
La société civile essaie autant que faire se peut de changer la mentalité des jeunes.

Sous la supervision des cadres de l'Institut national pour les jeunes et la démocratie, et en partenariat avec le programme de soutien de la participation des jeunes aux élections, l'association Action Jeunesse organise, du 14 au 19 février, une session de formation au profit de 40 jeunes dont 22 de ses membres et 18 issus des jeunesses de la plupart des partis politiques.

Younes Naoumi, coordonnateur du programme, explique que l'objectif est en premier lieu d'inciter les jeunes à la participation politique, d'échanger l'expérience entre les acteurs associatifs et ceux des jeunesses des partis. " Nous visons à simplifier les mécanismes de l'opération électorale en utilisant différents moyens pour présenter les élections en tant que facteur essentiel dans le changement de la vie quotidienne des citoyens. ", ajoute-t-il.

Les jeunes formés auront pour mission de convaincre leur entourage de la plus haute importance de la participation aux élections. Ils savent d'emblée que leur tâche ne sera pas aisée.

Selon les observateurs, la responsabilité de la méfiance des jeunes incombe en particulier à " l'image de partis discrédités aux yeux des jeunes. " Les ponts de communication entre ces derniers et les formations partisanes semblent depuis toujours dans un bien mauvais état. " Il faut apprendre à écouter les jeunes en acceptant la critique.

Il ne s'agit pas de conflit de génération mais plutôt de l'absence d'idéal. La jeunesse exprime son opinion. Si elle n'a pas une marge de liberté, elle ne peut pas agir ", s'empresse de signaler un membre de la chabiba ittihadia. Chez la plupart des jeunes, le même son de cloche retentit. Ils refusent de croire aux sirènes de la politique.

Ils ne boudent pas que la sphère politique, mais sont aussi toujours peu nombreux à rejoindre le mouvement associatif.
" Les jeunes sont en phase avec tout ce qui se passe de par le monde. Mais dès qu'il s'agit de questions concernant le Maroc, ces jeunes ne sont au courant de rien ", explique le sociologue Chaaboune Mohamed.

Adresser le message adéquat aux jeunes qui attendent impatiemment des solutions aussi concrètes que leurs problèmes semblent l'issue la plus efficiente à la question de leur participation à la vie politique.
L'objectif ultine étant de les convaincre que voter est un acte de citoyenneté .

REPÈRES
Enjeux
> L'association Action Jeunesse organise, du 14 au 19 février, une session de formation au profit de 40 jeunes dont 22 de ses membres et 18 issus des jeunesses de la plupart des partis politiques.
> Les jeunes formés auront pour mission de convaincre leur entourage de la plus haute importance de la participation aux élections.
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Déroulement

Les jeunes ont commencé, hier, leur session de formation à Rabat. La séance d'ouverture a été consacrée à l'explication du programme. Le menu s'avère riche.

Nombre de sujets sont à discuter : sciences politiques, participation politique des jeunes, l'éducation politique et sociale, l'action des jeunes, les établissements constitutionnels, les jeunes face aux défis de la mondialisation… Une rencontre avec les jeunes leaders de l'Institut national pour les jeunes et la démocratie a été prévue.

Afin d'aiguiser le savoir-faire des stagiaires, des ateliers sont programmés : l'art de prendre la parole en public, la gestion financière et administrative, les objectifs des mécanismes de planification stratégique…