Salon international de l'agriculture de Meknès

Le stock de la dette extérieure devrait baisser de 7%

Le taux de change et la gestion active allègent le fardeau

13 Février 2007 À 16:45

Bien des facteurs jouent un rôle sensible dans la variation du ratio d'endettement, pour ne citer que le taux de change de la monnaie nationale et la gestion active de la dette. Aussi une dépréciation de la valeur du dirham contribue-t-elle à l'alourdissement de l'encours de la dette publique extérieure tandis qu'à l'opposé, la gestion active conduit à la réduction du taux d'endettement.

Ces facteurs ont contribué à la baisse du taux d'endettement. La relative dépréciation du dirham au cours des dernières années a été plus que neutralisée par l'effet bénéfique des investissements directs étrangers et de la gestion active de la dette extérieure. Ainsi et au terme de l'année 2006, les données de la dette extérieure du Trésor ont été caractérisées par le solde net négatif des financements extérieurs du Trésor qui a diminué de 7%, s'établissant à 3 MMDH (milliards DH) et par les tirages qui enregistrent une baisse de 15% par rapport à la même période de l'année précédente et s'établissant à 6,4 MMDH.

Outre les charges de la dette extérieure, qui ont diminué de 10%, les opérations de gestion active de la dette ont porté sur la conversion d'un montant de 1 MMDH contre 0,6 MMMDH converti en 2005. Le stock de la dette extérieure du Trésor devrait enregistrer une baisse de 7% pour s'établir à 11,2% du PIB..

Selon le ministère des Finances et de la Privatisation, durant l'année 2006, les tirages mobilisés par le Trésor se sont élevés à 6,357 MMDH contre 7, 484 MMDH un an auparavant, soit une baisse de 1,127 MMDH. Cette diminution s'explique par la baisse des financements mobilisés au titre des programmes d'appui aux réformes structurelles, qui sont revenus de 5,414 MMDH en 2005 à 4,295 MMDH en 2006.

Les tirages réalisés en 2006 ont été mobilisés principalement auprès de la BAD, avec un montant de 3 MMDH, dont 1,323 MMDH au titre du programme d'appui au secteur du transport, 1,182 MMDH pour le secteur de l'eau et 446 MDH pour le développement de l'infrastructure de l'information. La BIRD est intervenue avec un montant de 1,538 MMDH dont 1,1 MMDH destiné au financement du programme de réforme de l'administration et 254 MDH pour la gestion du patrimoine privé de l'Etat.

Quant à la France, elle est intervenue pour 990 MDH dont 789 MDH au titre de la modernisation du matériel de l'administration. Par ailleurs, des dons d'un montant global de l'ordre de 2,5 milliards DH ont été mobilisés essentiellement auprès de l'Union européenne. Ils ont été utilisés à hauteur de 1,2 milliard de dirhams pour l'appui aux réformes (secteurs de l'eau, de la santé et réforme fiscale), 0,3 milliard pour les appuis sectoriels (éducation de base et stratégie migratoire) et 1 MMDH pour le financement des projets du budget.

Les remboursements en principal se sont élevés à 11,824 MMDH contre 13 130 MDH un an auparavant, soit une baisse de 1.346 MDH. Cette évolution s'explique essentiellement par les remboursements effectués en 2005 au titre des dernières échéances de la dette commerciale rééchelonnée dans le cadre du 5e accord avec le Club de Paris, de l'emprunt obligataire de 1,5 milliard FF contracté en 1996 et d'autres prêts BIRD et FMA.

A cela s'ajoutent les paiements par anticipation des prêts onéreux de la BAD, d'un montant de 455 MDH. Cette diminution aurait été plus élevée sans le remboursement en novembre 2006 du reliquat du dépôt koweïtien, d'un montant de 728 MDH. Les remboursements, en 2006, ont été effectués au profit des créanciers bilatéraux,
avec 3 583 MDH .

L'année 2006 a été marquée par la poursuite des opérations de conversion de dettes en investissements publics et privés, qui ont porté sur un montant de 978 MDH, dont 849 M DH en investissements privés et 129 MDH en investissements publics.
L'encours de la dette extérieure du Trésor est estimé, à fin 2006, à 64,5 MMDH contre 69,0 MMDH à fin 2005, soit une baisse de 4,5 milliards de dirhams ou 7%.

Cette évolution s'explique par le solde des flux nets de capitaux en faveur de l'extérieur qui s'est établi à 3 MMDH, ainsi que l'impact favorable des fluctuations de change notamment la dépréciation de près de 9% du dollar par rapport au dirhams.
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Les charges en intérêts

Les charges en intérêts se sont établies à 2, 43 MMDH, en augmentation de 45 MDH par rapport à la même période de l'année précédente.

Cette évolution est le résultat de l'effet conjugué de la hausse des charges en intérêts envers notamment les banques commerciales (+50 MDH) suite au renchérissement du Libor à six mois sur le dollar (passant en moyenne de 2,7% en 2005 à 4,6% en 2006) et la BAD (+59 MDH ) en raison des tirages importants mobilisés durant les deux dernières années auprès de cette institution.

Ventilés par catégorie de créanciers, les intérêts se répartissent entre la dette multilatérale avec 1.197 MDH, la dette bilatérale avec 692 MDH et le marché financier international avec 545 MDH.

REPÈRES
Les principaux créanciers

Les remboursements effectués ont concerné :
> la France, avec 1,086 MMDH,
> le Koweït, avec 866 MDH,
> les Etats-Unis, avec 395 MDH,
> les institutions internationales, avec 3, 485 MMDH,
> les banques commerciales, avec 2,327 MMDH.
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