Mondial de l'Automobile 2006

Les travaux ont été suspendus

Les Palestiniens dénoncent les fouilles archéologiques qui continuent

12 Février 2007 À 15:53

La mairie d'Al-Qods a annoncé lundi la suspension des travaux de construction d'une rampe d'accès à l'Esplanade des mosquées, dont le lancement a suscité un tollé chez les Palestiniens, mais des fouilles archéologiques controversées doivent se poursuivre sur le site. "Le maire Uri Lupolianski a décidé de suspendre la construction d'une nouvelle rampe d'accès à l'Esplanade des mosquées pour laisser le temps au public de faire part de ses éventuelles réserves via les comités locaux de la municipalité", a déclaré le porte-parole de la municipalité israélienne Gideon Schmerling. "Suite à des rencontres avec des responsables musulmans et des habitants d'Al-Qods Est, le maire a souhaité associer les résidents de la Ville Sainte à la construction et les assurer que les décisions étaient prises en toute transparence", a-t-il ajouté.

Les travaux ne reprendront que lorsque les réserves des résidents auront été étudiées, ce qui pourrait prendre "plusieurs années", a-t-il précisé. Les fouilles archéologiques entreprises sur le site en vue de la construction de la rampe doivent toutefois se poursuivre en dépit du gel du projet, a affirmé le porte-parole. "Nous ne pouvons pas autoriser la construction d'une rampe sans vérifier l'état des vestiges archéologiques", a pour sa part déclaré la porte-parole de l'Autorité des Antiquités israéliennes, Osnat Gouez. "Nous effectuons des fouilles archéologiques sur ce site depuis 40 ans et ces dernières fouilles sont très limitées et situées à 100 mètres du Mont du Temple (l'Esplanade des mosquées).

Ceux qui protestent savent très bien qu'ils n'ont aucune raison, si ce n'est politique, de le faire", a-t-elle ajouté.

Israël a rasé un monticule et lancé des fouilles archéologiques mardi avant la pose de poutres de soutènement pour une nouvelle rampe d'accès à une des portes de l'Esplanade, celle dite des Maghrébins, l'actuelle structure en bois ayant été endommagée en 2004.
L'initiative israélienne a suscité une levée de boucliers chez les Palestiniens et dans le monde arabo-musulman.

Les travaux ont provoqué des manifestations et des heurts parfois violents entre forces israéliennes et Palestiniens dans la ville d'Al-Qods et en Cisjordanie. Selon le Waqf, l'organisme chargé de la protection des biens religieux musulmans, les travaux menacent les fondations de l'Esplanade.
Réagissant à l'annonce du maire israélien, le mufti de la Ville Sainte et des territoires palestiniens, cheikh Mohammad Hussein, a affirmé que la décision de "suspendre" les travaux et de poursuivre les fouilles n'était pas suffisante.

"Ils (les Israéliens) continuent de travailler sur le site et rien qu'hier le gouvernement israélien a décidé de poursuivre les travaux", a déclaré le plus haut dignitaire religieux palestinien. "Seule une annonce du gouvernement israélien ordonnant l'arrêt de tous les travaux une fois pour toute et autorisant le Waqf à entreprendre les réparations nécessaires peut nous satisfaire", a-t-il ajouté.

"Ce qui se passe est une agression contre la Mosquée Al-Aqsa et le monde est appelé à faire cesser cette agression", a-t-il ajouté.
------------------------------------------------------
Le Koweït prône une action urgenteLe gouvernement koweïtien a pressé dimanche la communauté internationale d'agir en "urgence" pour mettre fin aux travaux menés par Israël près de l'Esplanade des mosquées à Jérusalem.

Dans un communiqué publié au terme de sa réunion hebdomadaire, le Conseil des ministres koweïtien a "vivement stigmatisé (...) ces travaux dangereux", invitant la communauté internationale à "agir en urgence (...) pour exercer des pressions sur Israël afin qu'il mette fin à ces graves violations".
Les travaux "provoquent les sentiments de la nation musulmane comme ils entravent les efforts internationaux tendant à établir une paix juste, globale et durable dans la région" du Proche-Orient, selon le communiqué, cité par l'agence officielle Kuna.
Copyright Groupe le Matin © 2024