Naissance de SAR Lalla Khadija

Les syndicats veulent assainir la profession

Un cahier de doléances a été adressé à la wilaya

11 Février 2007 À 16:03

Les chauffeurs de petits taxis veulent mettre un terme à l'anarchie qui règne dans ce secteur. En effet, les différents syndicats ont adressé récemment un cahier de doléances à la wilaya du Grand Casablanca. Au menu, les chauffeurs réclament un niveau minimum de 9e année fondamentale pour avoir le permis de confiance et un stage de formation au profit des nouveaux conducteurs.

«Nous voulons instaurer de nouvelles réglementations qui sont à même de renouer la confiance entre citoyens et taximen. Ainsi, on veut imposer aux nouveaux chauffeurs un stage d'un ou deux mois auprès d'un organisme désigné en concertation avec les autorités de la ville», affirme un responsable syndical. «Il n'est plus question de donner le permis de confiance à n'importe qui.

Cependant, les anciens chauffeurs sont aussi appelés à respecter le code d'éthique professionnelle», ajoute un chauffeur de petit taxi. Par ailleurs, les revendications des syndicats insistent sur l'attitude physique et comportementale des taximen.

Les propriétaires de ces moyens de transport urbain ont ainsi beaucoup à faire au niveau de leur présentation. «Il est temps de respecter le code des petits taxis, à savoir l'interdiction de fumer ou de manger à l'intérieur du véhicule mais aussi de parler aux clients», apprend-on de même source.

Selon le cahier de doléances, les chauffeurs de taxis rouges devront aussi surveiller l'état mécanique et la propreté et de leurs véhicules. Les contrevenants pourront se faire retirer leur permis pendant une semaine.

En outre, les taximen chauffards, devront prêter plus d'attention au respect des règles de conduite les plus évidentes telles que les feux rouges et les stops qui sont parfois brûlés sans le moindre remords.
«Actuellement, le mot taxi renvoie les citoyens aux arnaques et manque de respect des taximen alors que les chauffeurs ne sont pas tous pareils. Il faut, donc, sanctionner tous les éléments qui portent préjudice à l'image de leurs confrères et à celle de la ville», explique un chauffeur de taxi. Et d'ajouter que les citoyens sont aussi appelés à prendre part dans ce nouveau changement.

«Les clients ne sont pas obligés de supporter les caprices des chauffeurs. Ils doivent signaler toute infraction au bureau des taxis ou auprès du numéro affiché sur le pare-brise des voitures», affirme-t-il. «Il existe bien des commissions disciplinaires qui règlementent ce secteur.

Il faut juste que les citoyens prennent conscience de leurs droits et osent les réclamer. Nous ne pourrons rien faire contre les fraudeurs tant que les Casablancais considèrent ce genre de plainte comme une perte de temps», rétorque un responsable syndical.

Ainsi pour mettre de l'ordre dans ce chaos d'environ 8.000 taxis, les différentes confédérations comptent sur la complicité des citoyens, mais surtout sur le soutien de la wilaya du Grand Casablanca. «On attend toujours la réponse des autorités de la ville mais tous les indices indiquent l'accord de la wilaya sur nos doléances, notamment l'acquisition d'un niveau de 9e année pour les nouveaux conducteurs», conclut une source syndicale bien informée.

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Réglementation

La loi interdit tout comportement susceptible de nuire au service public. Dans ce sens, une commission disciplinaire qui se compose d'un représentant de la wilaya et d'un représentant de la Sûreté nationale se réunit deux fois par semaine pour traiter les litiges entre les citoyens et les chauffeurs de taxi.

Cette structure dédiée aux usagers insatisfaits est disponible au niveau de toutes les wilayas, provinces et préfectures du Royaume. Il est à noter que des sanctions répressives sont prévues dans le code des taximen dès lors qu'une plainte est déposée.

A titre d'exemple, dans le cas où le chauffeur ne respecterait pas son client, il risquerait de se voir adresser un avertissement ou carrément se voir suspendre son permis de confiance. «Après chaque plainte, nous convoquons le chauffeur de taxi, afin de rédiger un rapport que nous envoyons par la suite à la wilaya», affirme un responsable du bureau des petits taxis.

Pour ce faire, les clients doivent relever le numéro du taxi et porter plainte contre les infractions du chauffeur, au bureau des taxis situé au boulevard Brahim Roudani.

REPÈRES
Code des taxis
> Le compteur doit être clair et mis en marche avant son départ.
> Le client peut refuser d'autres voyageurs et exiger de suivre l'itinéraire qu'il désire et non celui qui arrange le chauffeur.
> Le véhicule doit être propre et bien entretenu.
> Le client n'est pas obligé de supporter les discours du chauffeur ou ses goûts musicaux.
> Les taximen doivent avoir une tenue vestimentaire correcte.
> Les véhicules doivent être lavés en permanence.
> Il ne peut pas refuser d'embarquer des clients.
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