Fête du Trône 2006

Les choix stratégiques de l'UC

Le parti tient ses congrès ordinaire et extraordinaire à Casablanca

08 Février 2007 À 20:02

Huit ans après son dernier congrès national, l'Union Constitutionnelle (UC) réunit ses militants du 16 au 18 février au complexe Mohammed V de Casablanca, pour débattre de son "projet pour un avenir meilleur", slogan retenu pour ses assises nationales. Un projet qui " ambitionne de ne point faire des promesses mirobolantes ou propositions aléatoires, qui se contentent de refléter des revendications, doléances et thématiques, catégorielles ou démagogiques, au lieu de cerner leur faisabilité réelle", explique une note de présentation.

Il s'agit d'une radioscopie qui renforce les choix stratégiques et les politiques alternatives du parti. L'élément fondamental de sa stratégie repose sur une croissance forte et saine sans endettement public excessif et sans inflation. Bref, le projet exprime le choix de l'UC pour ce que sa direction qualifie de libéralisme social, de régionalisation équilibrée et d'économie du marché.

Fondé en 1983 par feu Maâti Bouaâbid, l'UC s'estime être le premier parti libéral ayant défendu les valeurs du libéralisme, de la modernité, de l'ouverture, ainsi que les principes de la privatisation et de la décentralisation.

Ce sont là les caractéristiques du projet de société dans lequel le Maroc est pleinement engagé. Membre à part entière de l'Internationale libérale qui tiendra incessamment ses assises à Casablanca, l'UC ne cache pas ses ambitions de revenir aux commandes à l'issue des élections législatives de 2007. Pour cela, il se prépare sérieusement, en appelant ses militants à se concerter entre eux. Les préparatifs pour la tenue de ce 4e congrès du parti vont bon train.

C'est dans ce sens d'ailleurs que la commission administrative du Parti a tenu, le 3 février à Casablanca, une réunion consacrée aux derniers préparatifs. Lors de cette réunion, il a été procédé à l'élaboration de l'ordre du jour du prochain congrès et à l'approbation finale du projet du programme économique, social et culturel. Ce dernier sera soumis à l'appréciation des quelque 1500 congressistes accrédités par les régions et plus de 2000 autres participants venus des différentes villes du Royaume.

Y prendront part également, plusieurs délégations de partis politiques nationaux et étrangers. Juste après la séance d'ouverture, le congrès national se transformera en congrès extraordinaire pour intégrer, dans son statut, les différentes dispositions de la nouvelle loi sur les partis politiques. Ainsi, il sera question de décortiquer et d'adopter de nouveaux statuts et une nouvelle composition des différentes instances du parti.

Selon Mohamed Abied, secrétaire général du parti, "le congrès national traitera de tous les rapports qui lui seront soumis par les congrès régionaux, étudiera leurs recommandations et élaborera le rapport de synthèse sur la base du travail des régions". Pour accomplir cette mission, quatre commissions seront constituées. Il s'agit des commissions des affaires économiques, sociales et culturelles, de la commission politique et stratégique et de la commission de décentralisation et régionalisation.

Le congrès devra aussi élire un nouveau secrétaire général du parti. Les candidatures vont être remises au bureau politique, qui décidera de leur acceptation ou non. Sur un plan stratégique, un travail de fond attend le congrès, qui décidera de l'alliance avec d'autres partis politiques.

Pour l'UC, il s'agit d'une étape décisive dans la recomposition du paysage politique national sur des bases plus claires, permettant au citoyen d'opérer un choix responsable. "Pour ce qui nous concerne, cette alliance ne peut se faire qu'au sein de la famille politique à laquelle nous appartenons et avec laquelle nous partageons les mêmes valeurs et aspirons aux mêmes ambitions", insiste M. Abied.
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Les cas Messioui et Amalou

Les discussions vont probablement d'être houleuses à l'occasion de la tenue du congrès national, puisque les deux ex-dirigeants, exclus du parti, promettent d'expliquer aux militants leur approche.

Abdelaziz Messioui et Abderrahmane Amalou ont été écartés des hautes instances de l'UC, suite à une décision à l'unanimité des membres du bureau politique élargi. A. Messioui avait donné sa vision de la chose. Pour cet ancien secrétaire d'Etat à l'Union du Maghreb arabe, ancien député et trésorier du parti, "la décision a été prise pour faire plaisir aux dirigeants de la section de Marrakech, dirigée par Omar Jazouli qui avait donné un ultimatum au secrétariat général du parti. "Si mon exclusion sert de remède au parti et lui permet de se redynamiser, je serai le premier à l'applaudir.

Pour votre information, cela fait des mois que j'ai demandé à Mohamed Abied, secrétaire général du parti, de prendre l'initiative de me décharger de mes responsabilités au sein du parti.
Il m'a demandé de rester jusqu'au congrès pour avoir le temps nécessaire de mettre les restructurations en marche", avait-il ajouté.
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