Spécial Elections 2007

La grande déception

Le Onze national victime de la maladresse de son gardien de but

08 Février 2007 À 15:25

La déception était trop grande aussi bien sur les gradins que chez certains confrères qui n'y sont pas allés du dos de la cuillère lors de la conférence de presse tenue à la fin du match.

Le coach national est demeuré inébranlable. Il a fait l'éloge de son effectif estimant qu'il avait une bonne réplique à un gros bras du football continental. Roger Lemerre a versé auparavant dans le même sens, montrant un satisfecit total de la prestation fournie par ses poulains.

Au-delà des déclarations des uns et des autres, il y a lieu d'enregistrer un fait : la Tunisie a été sauvée par le gardien Jermouni, imitant ainsi Nadir Lmyaghri pour les qualifications mondiales en 2005 et Khalid Fouhami lors de la finale de la CAN-2004. Comme quoi nos portiers pèchent au moment où on les attend le moins. Jermouni n'était pas le seul à décevoir d'ailleurs.

Nous retenons également la ligne médiane où Safri déambulait et El Assas se dépensait inutilement. Autre lacune, le flanc gauche de la défense, où Amine Erbati a montré toutes ses limites dans ce poste. Cela ne signifie nullement que la machine a été performante au niveau des autres postes. Mbarek Boussoufa a passé le plus clair de son temps à guetter une passe, tout comme Mérouane Chammakh, qui était obligé de se replier pour s'approvisionner.

Bref, une équipe qui ne semble pas encore avoir trouvé une grande cohésion et c'est tout naturellement qu'elle a été stoppée par des Tunisiens qui ont plutôt séduit par leur jeu simple, aéré et par une occupation tentaculaire du terrain qui a annihilé tous les efforts entrepris par les protégés de Fakhir.

Les Tunisiens ont globalement joué balle au pied au moment où les nôtres ont usé de la catapulte vers des attaquants en infériorité numérique et morphologique (excepté Chammakh). Les visiteurs ne s'attendaient certainement pas à un tel calibre moyen et cela n'a fait que les motiver pour réaliser un résultat qui a conforté le choix de Lemerre qui a profondément remanié son effectif.

Le Français est hanté par le succès, lui, qui ne cesse de répéter qu'on ne vit que par la victoire. Il savait que la défaite est orpheline, surtout qu'il avait pris le risque de jeter des aiglons dans la cage aux lions. Il se souvient de la grogne qui a failli l'emporter au retour au pays après le Mondial allemand. Il aurait été le grand perdant mais pas Fakhir qui aura tous les arguments pour expliquer une éventuelle déconvenue.

Un match donc entre deux coaches sur fond de revanche pour les Marocains. Un match test pour s'enquérir du degré de préparation des deux équipes pour les échéances africaines au titre de la CAN-2008. Des enjeux d'importance qui auguraient d'un match plein et saisissant. Il n'en sera rien car le côté tactique a tué le génie des joueurs et plongé la partie le plus souvent dans l'atonie.

Des hauts et des bas qui ont fini par rendre le public indifférent. Celui-ci a été réveillé une première fois à la 28e mn quand Chammakh a ouvert la marque, dans un moment d'incertitude totale. Et si El Assas avait été assez lucide, il aurait sonné le glas chez l'adversaire (30e).

Le coup de rein des uns et des autres échouait sur des défenses regroupées, renvoyant la balle fréquemment à l'emporte-pièce. Rien pour réchauffer les 20.000 spectateurs grelottant dans le froid glacial de cette soirée qui s'annonçait pourtant exceptionnellement chaude.

Et comme ce n'était pas suffisant, Tarek Jermouni renouera avec un passé qu'on croyait révolu, commettant une de ces bavures à vous couper les jambes. Il a préféré dégager des poings mais c'était pour offrir le ballon à Hami Ahmed qui n'en revenait pas de recevoir ce présent tombé du ciel. Il ne s'est pas fait prier pour le loger dans les filets, tranquillement (67e).

On savait que le score resterait là au vu de la prudence des uns et des autres et de la fatigue qui a vidé bien des jambes. Les deux coaches respectifs ont effectué les changements qui s'imposaient mais sans influence sur le résultat qui restera inchangé au coup de sifflet final de l'arbitre égyptien, Omar Fahmi, qui n'a pas fait exception par une prestation limite-limite et ce, malgré le comportement exemplaire des joueurs et des staffs techniques.

Bref, ce match aura permis aux deux entraîneurs de tirer des enseignements qui leur permettront d'avoir une idée précise sur le degré de préparation de leurs effectifs à la veille de rencontres cruciales qualificatives pour la CAN-2008 au Ghana.

REPÈRES
Fiche technique
> Maroc : Jermouni - Karkouri - Benaskar - Erbati - Mahdoufi (Abdessadqui) - Safri (Abboub) - Hadji (Ouaddouch) - Bassir - Boussoufa (Loumbarki) El Assas - Chamakh
Entr. : Fakhir
>Tunisie : Kasraoiu - Boussaidi - Bikri - Jammali, Hagui - Ouertani - Bensaid (Hami) - Mnari (Ragued) Chadly - Chihaoui - Dhawadi
> Arbit. : Fahmi-Egypte.
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