Le gouvernement ne transige pas

Insensible aux pressions des clubs, le gouvernement italien n'a pas flanché et adopté mercredi une série de mesures d'urgences sévères contre la violence dans le football qui va contraindre de nombreux équipes à jouer à huis clos faute de stades aux normes.

La Fédération italienne, qui attendait l'adoption de mesures " drastiques" et d'application immédiate, a pour sa part annoncé la reprise des Championnats, qui avaient été suspendus sine die vendredi, pour samedi et dimanche.

Cinq jours après les violents affrontements de Catane qui ont fait un mort dans la police, le gouvernement a aussi annoncé l'interdiction de la vente groupée de billets aux supporteurs adverses ainsi que les rapports économiques entre clubs et associations de tifosi. "Celui qui aime le football est d'accord avec ces mesures, celui qui ne l'aime pas s'y opposera", a déclaré le ministre de l'Intérieur Giuliano Amato.

"Nous avons devant nous des mesures particulièrement fortes et sévères. Nous étions face à une situation dramatique et sans précédent", a renchéri son vice-ministre Marco Minniti.
Ce dernier a précisé qu'une personne interdite de stade, qui devait jusque-là pointer au commissariat pendant les rencontres, pourrait désormais être obligée d'effectuer un travail d'intérêt général pendant les matches.

Ces dernières mesures ne prêtent cependant guère à polémique. Ce qui n'est pas le cas des huis clos pour les stades non conformes.
Le nombre d'enceintes qui devront désormais jouer sans public devait être établi jeudi matin lors d'une réunion de l'Observatoire national sur les manifestations sportives du ministère de l'Intérieur.

Réunion attendue avec anxiété par la plupart des dirigeants de clubs. Lundi le gouvernement avait annoncé, sans les citer, que seuls cinq stades étaient aux normes.
Selon les médias italiens, il s'agit du stade Olympique de Rome, du stade Olympique de Turin, ainsi que des enceintes de Palerme, Gênes et Sienne.

Les règlements imposent notamment, pour chaque stade de plus de 7.500 places (et non de plus de 10.000 comme auparavant), des billets nominatifs et des places numérotées, un système de vidéo-surveillance interne et externe, un poste de police à l'intérieur de l'enceinte, des tourniquets ainsi que des zones de pré-filtrage.

L'administrateur délégué de l'AC Milan avait proposé que seuls les abonnés puissent rentrer dans les stades qui ne sont pas en règle. Proposition qui n'a pas rencontré d'écho au gouvernement, même si Giuliano Amato a laissé entendre que les seuls abonnés pourraient commencer à revenir quand les stades seront en règle avec les normes "qui regardent l'accès: les tourniquets, le pré-filtrage et les billets nominatifs".

"La réouverture des stades sera progressive et sera liée au respect des règles sur la sécurité des spectateurs", a insisté la ministre des Sports Giovanna Melandri. Un des plus farouches opposants au huis clos, le président de Palerme, Maurizo Zamparini, a réagi en se disant "perplexe sur la sévérité de la fermeture des stades" qu'il voit comme "punitif pour les clubs".

"La fermeture des stades n'écarte pas le danger des incidents qui peuvent également intervenir à l'extérieur.
Plutôt que de jouer dans un stade comme des prisonniers, autant suspendre les championnats", a dit pour sa part Pierpaolo Marino, directeur général de Naples.

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Reprise des championnats

Les Championnats de football, qui avaient été suspendus vendredi dernier à la suite de la mort d'un policier à Catane, reprendront samedi et dimanche, a annoncé mercredi soir le commissaire extraordinaire de la Fédération italienne de football (FIGC) Luca Pancalli, selon l'agence Ansa.
La Ligue des clubs professionnels (Lega Calcio) avait déjà annoncé mardi que si la reprise devait être fixée au week-end, c'est la 23e journée qui serait disputée, samedi en Serie B et dimanche en Serie A.

La 22e journée, qui n'a pu être disputée suite à la suspension des Championnats après la tragédie de Catane, devrait être rattrapée le mercredi 18 avril en Serie A - et ainsi le match vedette entre l'Inter Milan et l'AS Rome -, et le mardi 13 février en Serie B.

L'annonce de la reprise des matches fait suite, comme l'avait expressément demandé Luca Pancalli, à l'adoption de mesures d'urgence afin de lutter contre la violence dans le football.

Le gouvernement italien a ainsi adopté mercredi soir des premières mesures, sévères, qui prévoient notamment des matches à huis clos pour les stades dont les installations et l'organisation ne sont pas conformes aux dispositions légales.