Salon international de l'agriculture de Meknès

Une production d'à peine 30 millions de quintaux

Conséquence : le PIB enregistrerait une croissance d'environ 3%

02 Février 2007 À 15:56

Sous l'hypothèse d'une production moyenne de l'ordre de 53 millions de quintaux, retenue pour les principales cultures céréalières durant la campagne 2006-2007, la valeur ajoutée du secteur primaire connaîtrait, en 2007, une baisse de l'ordre de 11,7% en terme réel.
Selon le Haut commissariat au Plan (HCP), cette baisse est à relativiser compte tenu de la croissance de ce secteur en 2006 estimée à 30,1% sous l'effet des récoltes céréalières exceptionnelles.


«La part du secteur primaire dans le PIB serait ainsi de 12,5% en 2007 au lieu de 14,4% en 2006», indique une dernière note du HCP qui s'attend aussi à ce que les performances des secteurs non agricoles, conjuguées au recul du prix du pétrole brut en 2007, puissent compenser, en partie, la baisse de l'activité primaire. Conséquence : le PIB enregistrerait une croissance d'environ 3% et l'inflation serait contenue à près de 1,5%.

Toutefois, note le HCP, les conditions climatiques observées jusqu'au début de janvier 2007, ont été caractérisées par un recul des précipitations d'environ 44% par rapport à la même période de l'année précédente et par une baisse des superficies cultivées de près de 15%.

Si cette situation persiste jusqu'au début du printemps, la campagne agricole 2006-2007 pourrait se solder par une production céréalière de l'ordre de 30 millions de quintaux. En conséquence, la valeur ajoutée du secteur primaire connaîtrait une régression de l'ordre de 17% et le PIB réel dégagerait, dans ce cas de figure, une croissance limitée à près de 1,6% en 2007.

Reste que «les perspectives économiques pour 2007 dégagent une amélioration des activités non agricoles (activités secondaires et de services) de 5,5% en terme réel au lieu de 5,2% en 2006.
Le secteur secondaire (mines, énergie, industries de transformation et bâtiment et travaux publics) enregistrerait une croissance de 5,3% en 2007 au lieu de 4,3% en 2006».
Selon la note du HCP, le secteur tertiaire, profitant de l'embellie que connaissent les services marchands, maintiendrait son rythme de croissance aux environs de 5,6%, sous l'effet de la performance consolidée des activités touristiques, du transport, des télécommunications et des services financiers.

Globalement, indique le HCP, la valeur ajoutée des activités non agricoles marchandes (non comprises les administrations publiques) serait en hausse d'environ 5,9% au lieu de 5,6% en 2006.
Au registre des emplois du PIB (au prix courants) en 2007, l'investissement brut, composé de la formation brute de capital fixe (FBCF) et de la variation des stocks, poursuivrait son dynamisme stimulé par le lancement de plusieurs chantiers dans la construction, l'aménagement urbain et touristique, ainsi que dans les infrastructures économiques de base.
La FBCF, principale composante de cet agrégat, augmenterait ainsi de 11%.

En outre, la consommation des administrations publiques, sous l'effet de la politique budgétaire relativement plus expansive en 2007 qu'en 2006, serait en hausse de 8,5%. Cependant, la consommation des ménages résidents connaîtrait une baisse de son rythme de croissance qui passerait de 12,8% en 2006 à 3% en 2007 en raison d'une régression de l'autoconsommation des ménages en produits agricoles.
Au niveau du commerce extérieur, les exportations de biens et services devraient s'accroître à un rythme moins soutenu de 8,9% en 2007 au lieu de 14,7% en 2006.

Quant aux importations de biens et services, elles augmenteraient de 9,1%, suite à la modération de la croissance prévisible de la facture pétrolière. Au plan du financement de l'économie, celui-ci serait marqué par la persistance de la surliquidité au niveau de l'économie nationale, engendrant ainsi une baisse des taux d'intérêt. L'épargne nationale atteindrait, selon la nouvelle base, 33,4% du PIB en 2007 et le taux d'investissement 29,9% du PIB.

Par conséquent, le compte épargne-investissement continuerait de dégager un excédent de financement d'environ 3,5% du PIB en 2007.
S'agissant des finances publiques, elles enregistreraient, selon les données de la Loi de finances 2007, un déficit global estimé à 2,7% du PIB. Cet objectif exprime clairement la volonté de l'Etat de contenir le déficit budgétaire à un niveau soutenable tout en assurant un environnement favorable à l'activité économique.


REPÈRES
Masse monétaire
> Concernant la masse monétaire, celle-ci s'est accrue de 13,1% en 2006 et devrait connaître une hausse moins soutenue en 2007 de l'ordre de 12%.
> Une légère augmentation du taux
de liquidité qui atteindrait 98,6% du PIB en 2007 au lieu
de 92% en 2006.
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Nouvelles estimations

Il est à souligner que les réalisations en terme de croissance économique pour l'année 2006 seront actualisées et publiées par le Haut commissariat au Plan au printemps 2007, comme à l'accoutumée dans le cadre des publications des comptes de la nation relatifs à l'année 2006.

Quant aux perspectives économiques de 2007 présentées dans ce rapport, elles seront révisées dans le cadre de l'élaboration du budget économique exploratoire pour l'année 2008 qui sera publié au mois de juillet 2007.

A noter par ailleurs que le HCP a procédé à la révision du système de comptabilité nationale (SCN), conformément aux démarches méthodologiques, aux concepts et aux définitions du SCN 1993, recommandé par les Nations unies. A cet effet, une nouvelle année de base sous-tend les agrégats des comptes nationaux, en l'occurrence l'année 1998 au lieu de l'ancienne base 1980.

Les estimations de la croissance économique en 2006 et les perspectives pour 2007, présentées dans le Budget économique prévisionnel, sont ainsi établies selon les structures du nouveau système. Suite à cette révision, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) en terme réel, estimée à 3,1% en moyenne annuelle durant la période 1998-2005, a été réévaluée dans le nouveau système à 3,8%, soit 0,7 point de plus.
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