La leçon du marché boursier

«Achetez la rumeur, et vendez l'information», telle est l'une des devises sacrées du marché boursier en général. Toutefois, les porteurs du titre Hightech Payment System (HPS), société récemment cotée à la Bourse de Casablanca, l'ont vérifié à leurs dépens. La journée du jeudi 25 janvier dernier a été marquée par de grands volumes sur le titre HPS, mais surtout le cours de l'action a connu son maximum à plus de 2100 DH.

Le lendemain, vendredi 26 janvier, le titre a affiché la plus grande variation à la baisse, soit 6%. Pis, le titre est réservé à la baisse, tenant compte du fait que l'action a dépassé le seuil autorisé. Il est mis en vente à …1375 DH, avec un volume de plus de 20 000 actions open, sans qu'il y ait en face d'acheteur.

Derrière ce comportement erratique une information largement intégrée par le cours boursier : la société HPS n'avait pas remporté l'appel d'offres lancé par le ministère de l'Equipement et des Transports, pour la concession de la mise en oeuvre d'un système de gestion des permis de conduire et des cartes grises électroniques, pour un investissement global de près 84 millions de dirhams (MDH).

Le plus étonnant dans l'affaire est l'avalanche d'ordres de bourse à la vente sur le titre, alors que l'information n'avait pas encore été rendue publique! Ce fut chose faite, tard dans la soirée du vendredi.
C'est le groupement concurrent à celui formé par HPS aux côtés Gemplus (France) et TÜV-SÜD Autoservice (Allemagne), qui a remporté l'appel d'offres. Il s'agit du groupement Sagem Défense Sécurité, M2M et Attijari Capital Risque qui a été déclaré adjudicataire provisoire de cette concession.

L'enseignement principal de ce comportement boursier reste que les petits porteurs, les plus récemment attirés par le marché boursier, doivent réaliser que l'investissement boursier reste un placement risqué. La spéculation, à court terme, est porteuse certes de gains mais surtout à double tranchant.

C'est d'ailleurs une pratique de spécialistes.
Par contre, le placement à long terme, en père de famille, est assurément rentable.
Des règles élémentaires du placement boursier doivent être respectées.

Recourir aux différents produits de la gestion collective, qui peuvent être moins risqués et tout autant rentables est à prescrire.
Au sujet du permis de conduire et de la carte grises électroniques, il s'agit assurément d'une avancée sans précédent de la gestion du parc automobile national.

La concession porte sur une durée de 7 ans, et concerne la réalisation, l'exploitation, le financement et la maintenance de ce système, a précisé le ministère des Transports dans un communiqué, ajoutant que l'adjudication a été décidée après l'évaluation finale par le Comité directeur chargé de l'examen des offres lors d'une réunion tenue jeudi.

La réunion a été consacrée à l'examen des deux offres présentées respectivement par les groupements soumissionnaires retenus conformément au règlement de la consultation pour la phase d'alignement.

«L'offre retenue a été jugée meilleure sur les plans financier et technique, relève le communiqué, expliquant que la partie adjudicatrice a présenté une offre de rémunération uniforme pour le permis de conduire et la carte grise de 49,46 DH HT», est-il précisé.

Sur le plan technique, les stratégies proposées par le groupement retenu pour la mise en oeuvre du système se démarquent par un niveau de qualité supérieur en termes d'engagement de responsabilité de reprise des titres en circulation, de formation des agents du ministère et d'équipement global des centres immatriculateurs, du centre de personnalisation, du site central et du centre de back-up.

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Une démarche ingénieuse

Plus que des documents officiels, les nouveaux permis de conduire et cartes grises sont de véritables outils de communication.

Outres les aspects liés à la sécurité, ils créeront une synergie entre les opérateurs du secteur (sociétés de transport, concessionnaires, garagistes, auto-écoles, centres de visite technique, assureurs…) Ceux-ci, et seulement en cas de besoin, n'auront qu'à se doter de lecteurs de ces nouvelles cartes. Les nouveaux documents auront la forme de cartes bancaires et reposent sur le principe des cartes à puce. Le changement attendu concerne le permis probatoire, qui sera valable deux ans, contre une année actuellement.

Deux types de permis seront ainsi fabriqués.
Le concessionnaire aura également à liquider le passif, soit un total de près de 8 millions de cartes (6 millions de permis de conduire, avec une évolution de 5% par an et 1% de renouvellement ainsi que 1,8 million de cartes grises, avec une évolution de 5% par année et un taux de renouvellement de 20%).