L'humain au centre de l'action future

Ouagadougou fête le 7e art africain dans sa diversité

Plus de films que de paillettes lors du Fespaco
Le cinéma africain dans toute sa diversité, et avec toute l'ingéniosité de ses réalisateurs qui avec peu de moyens réussissent à faire des films, sera à l'honneur au «pays des gens honnêtes». Du 24

29 Janvier 2007 À 15:10

Depuis 1972, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, ou Fespaco pour les initiés, est devenu un rendez-vous majeur pour le 7e art africain.

Lancé par l'Etat burkinabé, cet événement se limitait à ses débuts à 2 salles de cinéma et un nombre réduit de films en lice. Les organisateurs n'avaient au départ qu'une seule ambition, permettre aux Africains de voir les productions cinématographiques du continent.

Aujourd'hui, sa renommée mondiale, le nombre de participants, la variété des compétitions programmées, font de cet événement une sorte de point de chute pour tout ce qui se fait en matière d'image en Afrique.

D'autant plus que l'Organisation internationale de la Francophonie, l'Union européenne et bien d'autres organismes participent à faire de ces rencontres une sorte de forum du cinéma africain, où s'enchaînent les projections, les colloques, les ateliers et les rencontres entre professionnels de l'image.

Pour cette édition, 20 longs métrages, 16 courts métrages, 17 films vidéo et 7 séries vidéo venant de 17 pays sont en compétition officielle.

Pour dire toute l'importance que cet événement a pris au fil des années.
Des noms aussi prestigieux que le Tunisien Nouri Bouzid avec son «Making Of», Tanit d'or à Carthage, ou encore le Sud-africain Gavin Hood avec son «Tsotsi» seront de la course. Le Maroc, pour sa part, sera représenté par «La vague blanche» de Mohamed Ali Mejboud section long, «R'da» de Mohamed Ahed Bensouda et «Le prince de Ouarzazate» de Fouad Challa, section courts-métrages, et enfin, «El Ejido, la loi du profit» de Jawad Rhalib et «La couleur du sacrifice» de Mourad Moncif.

Curieusement, aucune des fictions de nos deux chaînes nationales ne figure parmi les concurrents de la section vidéo.
De plus en plus prisé par les auteurs venus des quatre coins du continent, le Fespaco a toujours voulu mettre en avant l'aspect professionnel de ce type de rencontres.

En effet, le festival englobe le 13e Marché international du Cinéma et de la télévision africains (MICA), une sorte de foire servant à mettre en contact des cinéastes, des producteurs, des distributeurs et des responsables de chaînes de télévision pour faciliter la commercialisation des films d'une part, et créer un espace où peuvent se créer des dynamiques positives à même de structurer le marché de l'image en Afrique.

Par ailleurs, des tables rondes, des débats et des ateliers seront ouverts pour diagnostiquer les maux de cette cinématographie en crise, et de proposer des solutions viables afin que ce secteur devienne réellement vecteur de rayonnement et porteur de richesses pour les pays africains.

Loin de mettre l'accent sur le côté «paillettes et flashes», le Fespaco reste une rencontre pour le cinéma, pour sa promotion, son développement et sa pérennité en Afrique malgré les limitations et les obstacles qui se dressent devant son essor.

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Le cinéma marocain invité d'honneur

Décidément, il n'y a que nous pour dire de nos films qu'ils sont mauvais !
Et pour cause, la production nationale ne cesse de susciter l'intérêt dans les rendez-vous internationaux. Pour preuve, et à côté des films en compétition, le Fespaco met cette année un «Focus» sur le cinéma marocain, avec la projection de «Ici et Là» de Mohamed Ismail, «Le regard» de Nour-eddine Lakhmari, «Les ailes brisées» de Majid R'chich, «Mémoire en détention» de Jilali Ferhati et «La symphonie marocaine» de Kamal Kamal.

Avec ce coup de projecteur sur notre 7e art, les organisateurs de cet événement de plus en plus médiatisé ont tenu à rendre hommage à l'évolution efficace et rapide de notre production qui prend de plus en plus de place sur la scène cinématographique mondiale. Pourvu que cette réputation puisse convaincre les investisseurs privés de l'importance du cinéma en tant que véritable industrie génératrice de richesses et d'emploi.
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