Fête du Trône 2006

Rencontre sans succès des libéraux sur la jeunesse

Le PJD a brillé par son absence

28 Janvier 2007 À 18:26

La rencontre de samedi dernier, dédiée à la jeunesse du trio Forces citoyennes (FC), Alliance des libertés (ADL) et PJD, n'a pas tenu ses promesses. Aucun représentant du parti de la lampe n'a jugé opportun de faire le déplacement. De même que sa jeunesse, pourtant prolifique. Certes, le timing de la rencontre a coïncidé avec la réunion de l'Association des élus du PJD, mais ce n'est pas une raison pour que le parti brille par son absence.

Idem pour ADL, dont le secrétaire général Ali Belhaj a faussé compagnie sans raison valable à son nouvel allié Abderrahim Lahjouji (FC). Notons, à cet égard, que les deux partis viennent juste de nouer une union dont le congrès est prévu fin février.
Pour un trio fraîchement en alliance, cela sonne plutôt faux.

Pourtant, sur le papier, l'ordre du jour de la rencontre s'annonçait intéressant. «Jeunesse, entreprise et emploi», «Les références idéologiques au services de l'intérêt général» et «La communication pour le rapprochement et le mûrissement des programmes» sont trois thématiques d'actualité. Encore fallait-il du monde pour en débattre.
Si elles n'ont pas été convenablement débattues, au moins la rencontre a permis de relever les grands axes du programme électoral.

D'entrée de jeu, A. Lahjouji a souligné qu'il ne faut pas se leurrer sur les programmes économiques des partis.
A la manière de son allié islamiste, il a précisé «qu'il ne s'agit pas de fqih donnant une fatwa. Le programme économique est celui que les grandes institutions internationales tracent». Pour lui, la seule marge de manœuvre qui reste aux partis est celle liée à la bonne gouvernance.

«C'est l'art de réaliser des réformes en un minimum de temps», indique-t-il. Ceci, dans le respect du référentiel libéral qu'est celui de FC et ADL. Quid du PJD ? Cette question constitue la grande zone d'ombre du mariage à trois entre le parti islamiste et les deux formations libérales.

En tout cas, A. Lahjouji a profité de l'occasion pour expliquer aux jeunes présents les enjeux de l'invalidation par le Conseil constitutionnel du seuil de participation aux élections de 2007.
«C'est plus une victoire de la démocratie qu'une défaite de la majorité ayant voulu exclure les trois quarts des partis existants.»
Le responsable n'a pas manqué de s'interroger au sujet de la date des prochaines élections et du découpage électoral.

Sur ce dernier registre, il a souligné que «l'Etat fait exprès de retarder l'annonce du découpage pour que les partis ne se positionnent pas dans les circonscriptions».

Enfin, A. Lahjouji n'a pas manqué l'occasion de jeter des fleurs à son allié tactique le PJD. «La démocratie, c'est aussi accepter les islamistes s'ils sortent gagnants des urnes.» Et d'ajouter que FC a été le premier à accepter le PJD au moment où toutes les formations politiques l'évitaient et lui mettaient sur le dos tous les maux du pays.

Reste à se demander si le couac de l'absence ne risque pas d'influer sur l'évolution de ce mariage à trois.

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Mirage du rajeunissement

La jeunesse au sein des partis est devenu un sujet récurrent. Comment garantir leur droit à l'expression et à la proposition au sein des instances dirigeantes ? Quelles sont leurs chances de se faire une place au soleil face aux caciques de la politique ? Enfin, comment en faire une force de régénération de l'action et du discours politique ? Autant de questions qui se posent à l'orée d'élections décisives pour le pays.

Dans un temps aussi où les vieux routiers de la politique sont plus que jamais contestés. Certes, après l'expérience de l'alternance, l'ascenseur a cessé de monter pour les jeunes. Les sentiers des formations politiques leurs sont devenus plus étroits que par le passé. Avec le débat fort sur la question depuis quelques années, et les grands partis ayant ouvert leurs veines au sang neuf, les jeunes politisés ont cru au changement. Serait-ce encore une fois un mirage ?
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