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Echéances électorales 2007 : les alliances se profilent

Les pôles doivent être formés sur la base des programmes

25 Janvier 2007 À 16:08

Après la tenue de leurs congrès extraordinaires, les partis politiques s'apprêtent à se constituer en pôles après les prochaines élections législatives. Pour cela, des alliances préélectorales se profilent à l'approche des échéances de 2007. Les déclarations d'intention dans ce sens se multiplient, alors que de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer les alliances actuelles et demander une recomposition du champ politique.

Elles insistent sur le fait que pour aider les électeurs à faire leur choix, les alliances doivent dorénavant être formées sur la base des programmes et bien avant les élections. Aujourd'hui, il existe trois sortes d'alliances, à savoir la Koutla ou la gauche démocratique au sens large du terme, la mouvance populaire et ses anciens alliés du Wifak (pas encore mort officiellement), ainsi que le PJD et ses partisans, dont Forces citoyennes et l'Alliance des Libertés.

Dans ce sens, Abbas El Fassi affirme que le parti de l'Istiqlal a pour principal allié la Koutla, en plus de la majorité et de certaines forces de l'opposition prônant la démocratie, le respect des droits de l'Homme, l'Islam du juste milieu et l'intégrité territoriale. Il a également fait savoir qu'une commission conjointe composée des partis de la Koutla prépare actuellement un programme pour les prochaines élections.

Pendant ce temps, l'on parle d'une offensive imminente des partis de gauche qui affichent une tendance à l'unification de toutes les forces socialistes, en vue de tenir tête aux autres partis de la droite et du centre. Ainsi, pas moins de dix petits partis politiques avaient constitué une coalition pour s'opposer à la loi électorale. «Imposer ces conditions draconiennes revient à évincer les trois quarts des partis politiques ayant participé aux législatives de 2002, soit 17 partis sur 26», avait déclaré Mohamed Sassi, coordinateur de la coalition, lors d'une conférence de presse à Rabat.

Le PPS (Parti du progrès et du socialisme), le PADS (Parti d'avant-garde démocratique et socialiste) et les mouvances de ce qu'il est convenu d'appeler la nouvelle gauche, issue des anciens extrémistes marxistes-léninistes, sont probablement invités à réfléchir sur une éventuelle fusion.

Le parti de Ismail Alaoui se dit convaincu que «le Maroc a besoin d'une majorité nationale et progressiste forte permettant de constituer un exécutif plus engagé, plus déterminé, plus homogène, et donc, plus efficace». Il ajoute : «Tous les efforts doivent donc être consentis pour éviter l'apparition d'une majorité hétéroclite et d'une équipe gouvernementale désarticulée et polymorphe.» Pour lui, «une forte mobilisation de l'électorat de gauche est de nature à imprimer aux futures élections un tournant dans la vie politique nationale de telle sorte à mettre en échec toutes les manœuvres des ennemis de la démocratie et des tenants du conservatisme qui misent, eux, sur l'absentéisme des mécontents avides de changement». Cette approche est également défendue par le secrétaire général du Parti socialiste unifié (PSU), Mohamed Moujahid, qui a indiqué que son parti veut travailler et préparer ces élections avec tous les courants de la gauche.

D'autant plus que le PSU n'est autre que le résultat de la fusion entre la Gauche socialiste unifiée (GSU) et Fidélité à la démocratie, qui regroupe les sécessionnistes de L'USFP. Aussi, le Congrès national ittihadi (CNI) et le PADS déclarent-ils n'avoir aucun problème de différenciation, tant les deux partis semblent bien ancrés à gauche.

Le CNI et le PADS font d'ailleurs partie, en plus de la Voie démocratique et du PSU, du Rassemblement de la gauche démocratique. Le parti travailliste de Abdelkrim Benatiq, ancien ministre de l'USFP sous le gouvernement Youssoufi, affiche la même orientation que les autres partis de la gauche.

Pour Issa Ouardighi de l'USFP, les enjeux de 2007 portent sur le renouvellement des alliances fondées sur les principes de modernité, de pluralité et de tolérance aussi bien au niveau des discours que de la pratique. Le FFD, par la voix de son secrétaire national, Thami Khyari, a exprimé sa disposition à nouer des alliances avec les formations démocratiques qui partagent les mêmes valeurs et nourrissent les mêmes attentes que lui.

Par ailleurs, les jours qui viennent vont être déterminants pour l'éventuelle alliance annoncée du Mouvement populaire (MP), du Parti national démocratique (PND) et de l'UC (Union constitutionnelle).

Pour ce parti, les alliances «ne peuvent se faire qu'au sein de la famille politique à laquelle nous appartenons et avec laquelle nous partageons les mêmes valeurs et aspirons aux mêmes ambitions», avait insisté Mohamed Abied, secrétaire général.
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Mise à niveau du champ politique

Le compte à rebours a commencé pour certains partis politiques qui n'ont pas encore intégré, dans leurs statuts, les différentes dispositions de la nouvelle loi sur les partis politiques adoptée par les deux Chambres formant le Parlement.

Ainsi, plusieurs partis annoncent la tenue de leurs congrès extraordinaires seulement à quelques mois des échéances 2007.

L'UC et après plusieurs annonces auparavant, décide enfin de tenir son 4e congrès national, au cours du mois de février prochain. Le RNI va réunir ses militants en mars, alors que d'autres vont jusqu'au mois de juin pour se mettre au diapason de la loi.

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