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Le DHJ s'impose à Rabat, le public de l'AS FAR récidive et sème le chaos

Huit jours après une élimination en Coupe du Trône qui a annoncé un début de saison compliqué, l’AS FAR a raté son entrée en Botola Maroc Telecom D1, dimanche, en s’inclinant à domicile face au Difaâ Hassani d’El Jadida (1-0). Mais l’événement phare de la soirée est intervenu juste après le coup sifflet final, lorsque le public des Militaires a arraché des dizaines de sièges et s’en est pris aux forces de l’ordre. Une partie des supporters a même investi l’aire de jeu, ce qui expose le club à des sanctions plus sévères que celles prononcées mercredi dernier à son encontre.

La piste d’athlétisme prenait l'allure d'un champ de bataille, jonchée qu'elle était de bouteilles, de débris et de sièges arrachés.Ph; Seddik

10 Septembre 2018 À 17:54

L’AS FAR traverse un début de saison chaotique en tous points. Les prémices de cette situation avaient été constatées dès la saison estivale, lorsque le lieu de concentration avait déjà causé quelques frictions entre le staff et le bureau dirigeant du club. Ensuite, c’était les résultats négatifs, puis la grogne et le hooliganisme d’une frange du public, qui ont définitivement empoisonné une atmosphère déjà délétère.
C’est donc dans une ambiance chargée d’ondes négatives que s’est déroulée la mise à jour de la première journée de la Botola Maroc Telecom D1, opposant le club de la capitale au Difaâ Hassani d’El Jadida. Deux équipes qui avaient à cœur de se racheter : l’AS FAR entendait dépasser son élimination en Coupe du Trône face à l’Ittihad de Khémisset, tandis que le DHJ se devait d’effacer le souvenir de son élimination de la phase de poules de la Ligue des champions de la CAF. Après une première mi-temps au score vierge, les deux équipes ont réinvesti la pelouse, chacune déterminée à faire pencher la balance en sa faveur. À la 60e minute de jeu, El Mehdi Khellati voit Ayoub Nanah prendre son élan vers les cages d’Aymen M’jid et n’hésite pas à commettre la faute pour casser l’offensive. L’arbitre Mustapha Khechaf, lui non plus, ne réfléchit pas deux fois avant de sortir le carton rouge. Khellati a donc privé le DHJ d’un but, mais a aussi laissé son équipe en infériorité numérique face à une formation qui semblait déjà supérieure physiquement. Résultat : l’AS FAR se faisait complètement dépasser par l’adversaire et peinait à contenir des offensives de plus en plus menaçantes, jusqu’à la 81e minute, qui verra le jeune El Hannouri battre le gardien M’jid d’une reprise de la tête.

Les supporters compliquent davantage la situation de l’AS FAR
Incapable de rétablir la parité, l’équipe de M’hamed Fakhir laissera donc filer les 3 points face à un DHJ plus appliqué et plus réaliste. Quelques effrontés parviendront à échapper à la rigueur du bandeau sécuritaire et à atteindre la pelouse, ce qui a provoqué la suspension de la rencontre pour une durée de 5 minutes. Le coup de sifflet de l’arbitre Khechaf annonçait ensuite le terme de la rencontre, mais pas la fin du spectacle. Des scènes encore plus affligeantes se dérouleront sur les gradins et même sur la pelouse, puisque des centaines de fans choisiront d’exprimer leur indignement en arrachant les sièges et en en faisant des projectiles jetés contre les forces de l’ordre. Les plus insolents se sont même frayé un chemin jusqu’à l’aire de jeu. Avant cela, un «craquage» (des dizaines de fumigènes allumés en même temps) avait eu lieu sur les gradins. La piste d’athlétisme prenait l'allure d'un champ de bataille, jonchée qu'elle était de bouteilles, de débris et de sièges arrachés. Beaucoup moins nombreux que les assaillants, les agents de l’ordre ont eu du mal à contenir les hooligans et à les éloigner de la piste. Ces incidents interviennent quatre jours après les sanctions prononcées par la Commission de discipline de la Fédération Royale marocaine de football contre l’AS FAR, suite à des actes similaires, mais moins violents, commis par le public des Militaires à Khémisset (défaite face à l’IZK, 1-0). L’AS FAR avait alors écopé de 20.000 DH d’amende en plus de la réparation des dommages constatés au stade 18 novembre. Cette fois-ci, le caractère de récidive devrait conduire à imposer des sanctions plus lourdes, certainement des huis clos, en plus de frais de réparation encore plus importants. Le hooliganisme continue donc à gangrener le football national et à chasser une bonne partie du public qui refuse de croiser le chemin de supporters au tempérament brutalet irrespectueux. 

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