Monde

Attentat-suicide à Kaboul lors des commémorations de l'assassinat du commandant Massoud

Un kamikaze à moto s'est fait exploser dimanche à Kaboul près d'un convoi de partisans du commandant Massoud, connu pour avoir résisté avec acharnement à l'occupant soviétique puis aux talibans, alors que ceux-ci dirigeaient l'Afghanistan, ont indiqué des sources sécuritaires.

Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de cet attentat, qui intervient quatre jours à peine après une double attaque contre un club de lutte de Kaboul.

09 Septembre 2018 À 16:46

Le kamikaze, qui visait un groupe de véhicules dans le centre-ville, a fait sept morts et plusieurs blessés, a indiqué Hashmat Stanikzai, le porte-parole de la police. Le porte-parole du ministère de la Santé, Waheed Majroh, a fait état d'un mort et de deux blessés. Les autorités afghanes donnent souvent des bilans humains contradictoires immédiatement après des attaques.
Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de cet attentat, qui intervient quatre jours à peine après une double attaque contre un club de lutte de Kaboul, qui avait fait 26 morts et 91 blessés. Plus tôt dans la journée, les forces de sécurité afghanes avaient annoncé avoir abattu un homme qui voulait se faire exploser près de partisans d'Ahmad Shah Massoud. Des convois d'hommes armés tirant en l'air pour célébrer sa mort il y a 17 ans terrorisaient la capitale depuis le début de la journée, forçant les habitants à rester chez eux.

Massoud, un commandant charismatique de l'ethnie tadjike, a mené la résistance contre l'occupant soviétique dans les années 1980, puis contre les talibans durant leur cinq années de règne, de 1996 à 2001. Il a été tué deux jours avant les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis, revendiquées par Al-Qaïda, qui ont amené Washington à lancer une vaste opération militaire en Afghanistan, chassant les talibans du pouvoir.
Des dizaines de berlines et de pickups chargés d'hommes armés arpentaient la ville, brandissant des drapeaux. Les équipes de l'AFP ont régulièrement entendu des coups de feu dimanche. Au moins 13 personnes ont été blessées par des munitions retombées à terre, avait avant cela indiqué le porte-parole du ministère de la Santé.
Face à l'absence de réaction des forces de l'ordre, nombre d'Afghans avaient fait part de leur indignation sur les réseaux sociaux. «Pourquoi devons-nous subir ça chaque 9 septembre ? Pourquoi le gouvernement afghan le permet-il ?», s'indignait l'un d'entre eux. Mercredi, une double attaque, revendiquée par le groupe État islamique, contre un club de lutte d'un quartier chiite de la capitale avait fait 26 morts, dont deux journalistes, et 91 blessés.

Copyright Groupe le Matin © 2024