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Les «chasses» aux étrangers mises en doute par le patron du renseingement

Le patron du Renseignement intérieur allemand, Hans-Georg Maassen, a mis en doute l'existence de «chasses» aux étrangers à Chemnitz, contredisant et embarrassant Angela Merkel au moment où elle fait face à de nouveaux remous politiques sur les migrants.

07 Septembre 2018 À 18:02

Chemnitz est depuis près de deux semaines le théâtre de manifestations et violences, suite au meurtre à l'arme blanche d'un Allemand, que plusieurs demandeurs d'asile sont soupçonnés d'avoir commis. Hans-Georg Maassen, patron du Renseignement intérieur allemand, a fait part vendredi dans une interview au quotidien Bild de ses sérieux doutes quant à d'éventuelles «chasses collectives» perpétrées contre des personnes d'apparence étrangère lors d'un rassemblement non autorisé de l'extrême droite le 26 août à Chemnitz. Celui qui avait mis le feu aux poudres. Or ces «chasses collectives» avaient été officiellement condamnées dès le lendemain par le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert. Il avait aussi dénoncé «la haine dans les rues» qui n'a «rien à faire dans un État de droit». La dirigeante elle-même avait ensuite employé cette expression et évoqué également des images montrant «très clairement la haine» et «une poursuite contre des personnes innocentes».

La police de Chemnitz avait pourtant elle-même fait état de plaintes déposées par un jeune Afghan, un Bulgare ou encore un Syrien, suite à des agressions en marge du défilé organisé le 26 août par l'extrême droite pour dénoncer l'homicide commis le même jour. Les remises en cause du patron du Renseignement sont un pavé dans la mare pour Angela Merkel sur le plan politique, car plusieurs responsables de son propre camp conservateur, à commencer par son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, et l'extrême droite, mettent en cause depuis plusieurs jours la réalité des violences contre les étrangers à Chemnitz. 

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