Culture

Quatre destins se rencontrant au Sahara

Sorti dans les salles du Royaume le 15 août dernier, «Les voix du désert» de Daoud Aoulad Sayed a été projeté en présence de son réalisateur, mercredi 5 septembre, au cinéma Renaissance à Rabat, où il sera à l’affiche jusqu’au 11 du même mois.

07 Septembre 2018 À 17:35

Ce film, qui change un peu, par son histoire, des précédents longs métrages de Daoud, raconte le parcours de quatre personnes, dont les destins sont différents. Il y a le jeune Mouloud qui part à la recherche de ses parents ; Hammadi, le vieil homme attendant le retour de son fils parti à l’étranger et Zineb, la jeune femme en quête de ses racines. Il se trouve que le destin de chacun sera lié à celui de l’autre par une bouteille remplie de sable. C’est plus ou moins le scénario écrit par Daoud Aoulad Sayed et Lhoussine Chani. «On est parti de l’idée de la bouteille qu’on jette dans la mer pour qu’elle soit repêchée par quelqu’un d’autre.

Donc, on s’est dit pourquoi ne pas essayer la même expérience au Sahara. À partir de cette idée, nous avons travaillé sur quatre personnages, dont chacun a un destin dans ce Sahara. Tout le film tourne autour de ces destins qui se rencontrent à la fin dans le Sahara», souligne le réalisateur qui ne manque pas de préciser que le choix du Sahara est pour lui quelque chose de naturel, «puisque la majorité de mes films sont tournés au Sahara. L’idée du scénario est de mettre en relief la grandeur du Sahara à travers les personnages du film. Leur choix est justifié par le vécu de chacun. Par exemple, Mouloud est un garçon ayant grandi dans un orphelinat et ne connait pas ses parents. Il a toujours été obsédé par l’idée de son identité et de son origine. La fille est née au Sahara d’un père qui était l’un de Chioukhs de la musique patrimoniale. Donc, elle est retournée vers ses origines pour mener une recherche sur son père et sur la musique qu’il pratiquait. Le vieil homme qui vit au Sahara avait un fils dont le rêve était de voyager ailleurs, car pour lui il n’y a rien à faire au Sahara. Une autre jeune fille est venue en voyage au Sahara et y est restée. Elle a construit une auberge pour accueillir les touristes. Tous ces personnages se réunissent dans le film au même endroit».

Un scénario au sujet différent de ceux que Daoud a déjà abordés dans ses films. «C’est un sujet un peu philosophique fait pour un public plus élitiste. Le film a été écrit à la manière des mots croisés, avec des cases vides pour que le public puisse rentrer dans ces histoires et essaye de les terminer comme il l'entend». Quant au casting, tous les acteurs sont des lauréats de 
l’ISADAC, notamment Noureddine Saadane, Hajar Chargui et Ouassila Sahbi, sauf Lhaj Ahmed Chhima très connu dans l’univers du théâtre. «Je sais que le public sympathise et réagit plus avec les comédiens qu’il connait. Mais j'adhère à l'idée de découvrir de nouveaux talents pour constituer une relève avec des jeunes talentueux qui ont déjà acquis une formation académique», indique Daoud Aoulad Sayed. Et d’ajouter que «Les voix du désert», déjà projeté dans le cadre du Festival national du film à Tanger, a été tourné dans de bonnes conditions avec le producteur du film Abdellah Ferkous. «On n’a jamais eu de problèmes, toutes les portes nous ont été ouvertes grâce à lui. On a tourné à Mhamid El Ghizlane, ce qui n’est pas simple, en plein Sahara. Mais tout s’est très bien passé. Il y avait un équilibre entre la nature, les beaux paysages du Sahara et le budget octroyé à ce film, soutenu par le Centre cinématographique marocain et la Fondation de la francophonie». 

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