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Le Maroc dispose du plus grand nombre de personnes vivant à l'étranger après l'Égypte

Le Maroc qui a toujours été un pays d'émigration est devenu un pays de destination, y compris des migrants d'autres régions d'Afrique. C’est ce que souligne le dernier rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui présente des données sur «l’État de la migration dans le monde».

03 Septembre 2018 À 17:44

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) produit un grand nombre de publications, dont la plus importante est le rapport relatif à «l’État de la migration dans le monde». Dans ce rapport qui vient d’être publié, le Maroc est cité à plusieurs reprises. En effet, depuis 2000, l’OIM produit des rapports sur les migrations mondiales. Le dernier, celui de l’année 2018, est le neuvième de la série produite pour contribuer à une meilleure compréhension de la migration. Il présente des données et des informations clés sur la migration ainsi que des chapitres thématiques sur des questions migratoires très actuelles. Il est structuré en deux parties essentielles. La première comporte des informations clés sur les migrations et les migrants (y compris les statistiques relatives aux migrations), la seconde comporte une analyse des problèmes complexes de la migration.
Le document fait état du fait que les pays africains comptent le plus grand nombre d'émigrés, qui sont généralement originaires du nord du continent. Ainsi, selon les statistiques relevées dans le rapport, l'Égypte compte le plus grand nombre de personnes vivant à l'étranger, suivie du Maroc, de la Somalie, du Soudan et de l'Algérie.

Il en ressort également qu’il existe d'importants couloirs de migration à l'intérieur et à partir de l'Afrique, dont beaucoup sont liés à la proximité géographique et aux liens historiques, ainsi qu'aux facteurs de déplacement. Ces corridors de migration sont le résultat de l'accumulation des mouvements migratoires et donnent un aperçu sur des populations importantes nées à l'étranger dans des pays de destination spécifiques. Certains des principaux corridors de migration impliquent des pays africains se situant en Afrique du Nord, tels que l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, et sont empruntés par les migrants vers la France, l’Espagne et l’Italie. Le rapport souligne également l’existence d'importants couloirs de migration de main-d'œuvre vers les États du Golfe.

Le document de l’OIM insiste sur le fait que la migration des Nord-Africains vers l'Europe et les États du Golfe continue d'être une caractéristique déterminante de la dynamique migratoire de la région et qui s'est installée depuis plusieurs décennies. «La migration des Nord-Africains vers des pays extérieurs à l’Afrique a été discontinue et elle est beaucoup plus élevée que celle vers d’autres pays de la sous-région et d’Afrique», souligne le rapport. Expliquant cet état de fait, le rapport estime que les grandes disparités de revenus entre les pays d'origine et de destination et les taux de chômage élevés en Afrique du Nord demeurent des facteurs importants de migration. Les données mises en avant montrent qu’environ 10,6 millions de Nord-Africains vivaient en dehors de leur pays de naissance, dont environ la moitié en Europe et environ 3 millions dans les États du Golfe. Par ailleurs, relève le document, bien que la sous-région de l’Afrique du Nord soit avant tout une zone de transit pour les migrants, elle abrite également des populations de migrants internationaux, y compris des réfugiés. La Libye compte le plus grand nombre de migrants internationaux dans la sous-région, avec plus de 770.000. En ce qui concerne le Maroc, le rapport souligne que le Royaume a toujours été un pays d'émigration et qu'il est devenu également un pays de destination, abritant des migrants d'autres régions d'Afrique, qui restent pour une durée indéterminée tout en cherchant un moyen de passer vers l’Europe.

Cette analyse confirme les affirmations de l’OIM Maroc qui soutient dans ses rapports que le Maroc se présente désormais comme un pays non seulement d’origine, mais également de transit et de destination pour les populations migrantes. «Pleinement conscient des défis à relever, le Royaume du Maroc s’est positionné en tant que leader africain sur la thématique de la migration. Le Maroc peut, d’ailleurs, se féliciter des nombreuses avancées qui ont été réalisées en matière de législation et de réglementation, mais également en matière d’accès des migrants aux services de base tels que la santé, l’éducation et l’emploi à travers l’opérationnalisation de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA)», souligne l’OIM Maroc dans son dernier bilan.  
 

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