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L'Organisation des États américains appelle à des sanctions

Le secrétaire général de l'Organisation des États américains, Luis Almagro, a appelé, à Saint-Domingue, les pays d'Amérique latine à mettre en place des sanctions contre le gouvernement vénézuélien.

Fuyant la pauvreté, l'hyperinflation, la faillite des services publics et les pénuries dans leur pays, des centaines de milliers de Vénézuéliens émigrent dans les pays voisins comme le Brésil, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et le Chili. Ph. DR

30 Août 2018 À 17:07

«La priorité pour le Venezuela est que les pays latino-américains appliquent des sanctions, et encore davantage de sanctions de la part de l'Union européenne et des États-Unis», a déclaré le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, à la presse, en marge d'un forum sur les partis politiques organisé par le Parlement centraméricain (Parlacen) à Saint-Domingue, en République dominicaine. M. Almagro a ensuite énuméré les actions adoptées par le secrétariat général de l'OEA contre le gouvernement du Président vénézuélien Nicolas Maduro, qu'il a qualifié de «dictature», parmi lesquelles l'application de la Charte démocratique interaméricaine, texte signé par les pays membres de l'OEA, dont le Venezuela. «L'OEA ne dispose que d'instruments juridiques et ces instruments ont été appliqués (...), la priorité pour l'OEA est que les Vénézuéliens puissent vivre en paix et en démocratie», a-t-il ajouté. Luis Almagro, ancien ministre des Affaires étrangères de l'Uruguay, est réputé pour critiquer régulièrement Nicolas Maduro. Le Président vénézuélien l'accuse pour sa part d'être l'exécutant d'un plan des États-Unis visant à renverser le gouvernement socialiste et à s'emparer du pétrole vénézuélien. Le secrétaire général de l'OEA a d'ailleurs convoqué un panel international indépendant qui, au milieu de l'année, a conclu à des «bases suffisantes» pour parler de crimes contre l'humanité au Venezuela et a recommandé de transmettre les preuves de ces faits à la Cour pénale internationale (CPI). Les experts ont documenté 131 morts attribuées aux forces de sécurité et à des groupes armés liés au gouvernement, survenues pendant des manifestations contre Nicolas Maduro qui, depuis 2014, secouent le pays en proie à une sévère crise économique et politique.
Fuyant la pauvreté, l'hyperinflation, la faillite des services publics et les pénuries dans leur pays, des centaines de milliers de Vénézuéliens émigrent dans les pays voisins comme le Brésil, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et le Chili, mettant cette région sous pression. Selon les Nations unies, sur les 2,3 millions de Vénézuéliens vivant à l'étranger pour une population totale de 30,6 millions de personnes, plus de 1,6 million sont partis depuis 2015. Quelque 90% d'entre eux se sont réfugiés dans les pays de la région. 

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