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Les terroristes de Daech cherchent à déstabiliser la région

Selon les services de renseignements syriens, la plupart des terroristes de Daech sont envoyés dans des camps d’entrainement des régions du nord et du centre du pays, situés à la frontière entre la Syrie, l’Irak et la Jordanie et contrôlés par des instructeurs militaires américains.

20 Août 2018 À 18:08

L’armée syrienne se prépare à une opération d'envergure à Idlib contre les terroristes du groupe autoproclamé «État islamique» (Daech/EI) pour sécuriser cette province stratégique, ont rapporté dimanche des médias syriens. 
Selon les mêmes sources, l'armée a mobilisé ses troupes et des équipements militaires dans le nord-ouest du pays alors que des unités d’artillerie ont pilonné les positions des terroristes dans le nord de Hama, dans le sud d’Idlib et dans le nord de Lattaquié.
La reprise d’Idlib permettra à l'État syrien de parachever ses opérations de lutte contre le terrorisme et de sécuriser l'ensemble de pays afin d'entamer le vaste chantier de reconstruction et l'établissement définitif de tous les réfugiés qui se préparent à regagner le pays, ont tenu à préciser les mêmes sources. Idlib et certaines zones des provinces voisines constituaient les dernières zones de désescalade, gérées par des accords entre la Syrie, la Russie, l’Iran et la Turquie. L’annonce de l’offensive militaire syrienne intervient quelques semaines après le carnage du groupe jihadiste État islamique, qui a tué plus de 250 personnes dans des attaques coordonnées. La majorité des victimes sont des civils tués dans plusieurs villages du nord de la province contrôlée par le régime de Bachar Al-Assad, nombre d’entre eux ayant été assassinés chez eux. L’EI a aussi lancé plusieurs kamikazes armés de ceintures explosives dans la capitale provinciale de Soueida et dans des villages du nord de la province. D'après les médias officiels syriens, l'Armée syrienne a répliqué en lançant une contre-attaque le 26 juillet et réussi à reprendre trois villages dont Daech avait pris le contrôle. Deux jours plus tôt, le 24 juillet, des avions syriens et russes avaient bombardé des positions de Daech, plus à l'Ouest, à la frontière entre la Jordanie et le plateau du Golan.
Selon les services de renseignements syriens, un grand nombre de terroristes sont envoyés dans des camps d’entrainement des régions du nord et du centre du pays, situés à la frontière entre la Syrie, l’Irak et la Jordanie et contrôlés par des instructeurs militaires américains. 
D’après Vladimir Kuzin, un expert militaire russe de l’Institut des relations internationales de Moscou, le Pentagone forme des dizaines de terroristes dans 19 camps militaires à l’intérieur de la Syrie. «Les camps recevaient des armes, des munitions, du carburant, de la nourriture et d’autres fournitures de 22 bases militaires américaines situées en dehors de la Syrie, et que les Américains entraînaient des terroristes sur leur base militaire Al-Tanf dans le sud du pays», a-t-il ajouté. M.Kuzin a ensuite souligné que le soutien militaire et technique de Washington aux groupes terroristes armés contrevenait à la Charte des Nations unies et contredisait les accords visant à mettre fin à l’escalade de la crise syrienne. Il a indiqué que Washington a soutenu les terroristes dans le but de maintenir son influence dans l’arène politique et militaire de la Syrie. Par contre, la Russie intensifie ses efforts dans la lutte contre le terrorisme en Syrie, en mettant l’accent sur la fourniture d’une aide humanitaire ciblée à la population sous forme de nourriture, de produits de première nécessité et de soins médicaux. Ainsi et grâce aux efforts diplomatiques déployés par la Russie pour inciter d’autres pays à fournir une aide humanitaire au peuple syrien, plusieurs cargaisons de nourriture commencent à venir de France, d’Allemagne, de Grèce, de Chine, de Biélorussie, du Kazakhstan, d’Arménie et d’un certain nombre d’organisations internationales.

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