20 Août 2018 À 16:40
«La région (le monde arabe, ndlr) se développe, la population y est jeune, instruite et technologiquement connectée. Cela représente une opportunité sans précédent pour favoriser le développement. Pourtant, les défis pour y parvenir demeurent. La plupart des économies de la région doivent encore mettre en œuvre une gamme de réformes visant à encourager le développement d’un secteur privé sophistiqué», indique en préambule le rapport 2017-2018 sur la compétitivité dans le monde arabe établi par la Banque Mondiale et le Forum économique mondial. Basé sur des critères comme la gouvernance, les infrastructures, l'environnement macroéconomique, l'innovation, l'évolution des marchés financiers ou encore l'enseignement supérieur et la formation, ce rapport classe le Maroc au 8e rang de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les Émirats arabes unis arrivent en tête suivis du Qatar, de l'Arabie saoudite, du Bahreïn, de la Jordanie, d'Oman et du Koweït. Dans ce classement, le Royaume fait mieux que le Liban, l'Algérie, la Tunisie et l’Égypte. À ce sujet, le rapport relève un net écart de classement entre les pays riches en ressources énergétiques fossiles, telles que le pétrole, et ceux qui en sont dépourvus. «Cet écart a atteint des records», regrettent les rédacteurs du document.
Ces derniers relèvent que même si une poignée de pays ont fait des efforts pour engager des réformes et augmenter les investissements, la région reste à la traîne dans de nombreux domaines. «Dans l'ensemble, la compétitivité globale des économies du monde arabe n'a pas beaucoup évolué au cours de la dernière décennie, telle que mesurée par l’Indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial», souligne le rapport. Les infrastructures sont, selon le classement, un des atouts majeurs du classement qui cite le port de Tanger-Med : «Au Maroc, le port de Tanger-Med attire de plus en plus de trafic et représente actuellement l'une des principales portes d'entrée de la Méditerranée. Le projet d'expansion de Tanger Med II, qui devrait être achevé en 2019, triplera sa capacité et en fera l'un des plus grands ports du monde. Le Maroc investit également dans son infrastructure de chemin de fer, avec la première connexion de train à grande vitesse du continent africain qui devrait être bientôt mis sur rails». En conclusion, le rapport note que le Maroc, pays le plus performant d'Afrique du Nord, arrive à la 71e place au niveau mondial cette année, il atteint son plus haut score depuis le début de la série en 2007.
Le pays peut compter sur une bonne santé des conditions d’enseignement primaire, une infrastructure améliorée et un environnement macroéconomique favorable soutenu par la stabilité des institutions. Le rapport de la Banque mondiale et du Forum économique mondial soutient qu'au cours des dix dernières années, les infrastructures marocaines se sont améliorées significativement, passant de la 71e en 2010 à la 54e actuellement. Au niveau du monde arabe, les rédacteurs du rapport soulignent que bien que des défis demeurent, l'écosystème entrepreneurial s'améliore, indique le rapport. Le rapport recommande aux gouvernements de continuer à soutenir les petites et moyennes entreprises (PME), qui créent quatre nouveaux emplois sur cinq dans les marchés émergents. Il suggère que les États encouragent l'innovation, améliorent l'infrastructure d’internet, adoptent des lois facilitant l'accès des PME aux prêts et investissent dans l'éducation, en particulier dans les domaines émergents comme les technologies de l'information.