Économie

L'usage des pesticides fait débat en Europe et aux États-Unis

L'usage des pesticides en agriculture fait actuellement débat en Europe où l'utilisation de trois d'entre eux sera interdite à partir de fin 2018. Censés remplacer les néonicotinoïdes, employés comme insecticides, les sulfoxaflores auraient un impact négatif sur les abeilles auxquelles ont doit 80% des récoltes des plantes vivrières grâce à la pollinisation. Récemment, le gréant Monsanto a été condamné à payer 290 millions d’euros à un jardinier américain, qui a contracté un cancer après avoir utilisé le Roundup, le pesticide le plus répandu au monde.

Les néonicotinoïdes, utilisés en pulvérisation ou pour enrober les semences, s'attaquent au système nerveux des insectes, et désorientent et affaiblissent les pollinisateurs. Ph. DR

17 Août 2018 À 18:06

Jugée historique par des organisations de protection de l’environnement, la condamnation du géant de l’agrochimie Monsanto aux États-Unis à payer 290 millions d’euros à un jardinier qui a contracté un cancer après avoir utilisé le Roundup a relancé en Europe et aux États-Unis les débats sur l’interdiction du glyphosate, herbicide à large spectre et son caractère cancérigène. Cette situation a créé une demande supplémentaire pour des produits alternatifs, les insecticides à base de sulfoximine comme le sulfoxaflor ou encore des conduites agricoles moins consommatrices de produits chimiques. Or il se trouve que sulfoxaflor s'est avéré néfaste pour les abeilles, indispensables à la pollinisation des cultures. Les chercheurs de l'Université Royal Holloway de Londres ont exposé 25 ruches de bourdons à des doses de sulfoxaflor comparables dans un champ pulvérisé, et comparé leur évolution avec 26 ruches «témoin». Entre deux et trois semaines après le début de l'expérience sur ces toutes nouvelles ruches, «les impacts négatifs sur l'efficacité de la reproduction des colonies traitées sont apparus», notent-ils, soulignant la similarité avec de précédents tests sur l'exposition aux néonicotinoïdes. Dans un premier temps, les ruches exposées ont produit moins de bourdons ouvriers. Ensuite, elles ont donné naissance à 54% de moins de bourdons capables de se reproduire que dans les colonies témoin, «suggérant que dans un contexte de pollinisateurs sauvages, l'exposition au sulfoxaflor pourrait conduire à des conséquences environnementales similaires aux néonicotinoïdes s'il était utilisé sur des cultures» attirant abeilles ou bourdons. 

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