Économie

Le secteur du voyage et du tourisme mondial s'engage à réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre

Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50%, le secteur du voyage et du tourisme mondial s'est engagé à généraliser des pratiques respectueuses de l'environnement telles que la mesure de l'empreinte écologique, le recours aux énergies renouvelables, la réduction de la consommation d'eau et la construction d'infrastructures avec des matériaux durables et des conceptions à faible impact écologique. Ces mesures, prises à titre d'exemple parmi les 10 actions, ont été décidées par le Conseil mondial du voyage et du tourisme qui vient d'adhérer à l’initiative des Nations unies sur le climat.

Patricia Espinosa, secrétaire de l'ONU-Climat (au centre), avec les membres du Conseil mondial du voyage et du tourisme lors de la signature de l’Initiative des Nations unies sur le climat. Ph. ONU

14 Août 2018 À 15:57

Le secteur mondial du voyage et du tourisme, qui fournit 313 millions d'emplois et génère 10% du Produit intérieur brut, s'est joint à l'effort mondial de lutte contre le réchauffement planétaire qui passe essentiellement par la réduction des gaz à effet de serre. Lundi dernier, le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) a adhéré à l’initiative des Nations unies sur le climat pour la concrétisation de l'Accord de Paris dans le but de contenir le réchauffement entre 1,5 et 2 °C. La Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) rapporte que les membres du WTTC se sont engagés à réduire de 50% les émissions totales de carbone liées aux voyages et au tourisme d'ici 2035. Pour y parvenir, 10 actions, dont certaines sont déjà fonctionnelles, ont été ciblées et à la tête desquelles figure la fourniture d'aliments produits de manière écologique. La CCNUCC cite l'exemple du groupe Soneva, en Asie du Sud-Est, qui produit 15.000 kg d'aliments biologiques pour servir ses clients par an, d'une valeur de 48.000 dollars. En plus de favoriser les énergies renouvelables, le secteur s'engage à mesurer son empreinte écologique à l'image d'EarthCheck qui a lancé en 2017 le tableau de bord mondial pour recueillir des informations sur le tourisme et son impact sur le développement durable. Créé en 1987, EarthCheck est le premier groupe scientifique mondial d’étalonnage, de certification et de conseil en matière de voyages et de tourisme. Afin de réduire la consommation d'eau et d'énergie dans ses hôtels, l'écologue Chepu Adventures au Chili invite ses clients à n'utiliser que des quantités restreintes clairement affichées dans chaque chambre. La CCNUCC cite également le cas de l'Association internationale des compagnies de croisières qui peint maintenant ses coques de navires avec des revêtements non toxiques pour réduire la consommation de carburant jusqu'à 5%. À ce sujet, Chris Nassetta, président du WTTC et PDG de Hilton, a rappelé les Prix «Tourism For Tomorrow» pour encourager les entreprises à faire des affaires dans le respect de l'environnement. Autre exemple, l’InterContinental San Francisco est un hôtel certifié Leed Gold avec environ 616 millions de litres d’eau économisés chaque année à partir de robinets et de toilettes à faible débit. Enfin, et pour préserver la biodiversité, le centre de villégiature Misool, en Indonésie, a établi une «zone de non-prise» de 828 kilomètres carrés où toute opération de pêche, enlèvement de nageoires de requin et récolte d’œufs de tortue et de mollusques sont interdits. 

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