Société

La canicule actuelle directement due au réchauffement climatique

La vague de chaleur intense qui frappe actuellement l'Europe est directement due au réchauffement climatique, a affirmé lundi le climatologue belge Jean-Pascal Van Ypersele, mettant en garde qu'avec les années, cela risque d'empirer.

Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue - UCL.

07 Août 2018 À 17:51

«De par son intensité, la répétition de ce genre de phénomènes, son extension dans le monde, on ne peut pas conclure autre chose que cela», a expliqué le scientifique qui était l'invité du journal télévisé de la chaîne RTLinfo. Pour ce grand spécialiste du climat, ce qu'il se passe maintenant, «c'est ce qu'ont annoncé les climatologues depuis une quarantaine d'années». «Depuis 40 ans, on répète que l'accumulation des gaz à effet de serre comme le CO2 va avoir ce genre d'effet. Et il faut absolument réduire ces émissions à zéro le plus vite possible. Ce pour quoi les politiques ne sont pas du tout prêtes», a-t-il déploré. Il estime néanmoins qu’il est possible d’atténuer l'ampleur des dégâts à l'avenir, et ce «en réduisant les émissions de gaz à effet de serre d'une part et d'autre part en préparant beaucoup mieux nos sociétés, nos écosystèmes, nos villes en particulier à ces canicules et ces événements extrêmes qui vont se multiplier».
Pour ce qui est du cas de la Belgique, il pointe l’insuffisance des efforts pour lutter contre le réchauffement climatique, jugeant qu’«on est très loin, aussi bien du côté de l'adaptation que du côté des réductions des émissions, de faire ce qui serait nécessaire pour arriver à des émissions nulles dans les 30 à 40 années qui viennent». «C'est un défi formidable qui touche tous les secteurs d'activité et qui demanderait que les politiques s'en occupent bien davantage aujourd'hui», a-t-il conclu. Une partie de l'Europe continuait lundi de suffoquer sous les effets de la canicule, qui s'accompagne de feux de forêt au Portugal et en Espagne, de pollution à l'ozone en France, avec des records de chaleur dépassés en Belgique et aux Pays-Bas. Depuis dimanche, l'année 2018 comptait officiellement en Belgique plus de journées d'été que la légendaire année 1976, tandis que la deuxième vague de chaleur de l'année avait été atteinte samedi. Cette canicule qui a débuté le 29 juillet dernier devrait se terminer probablement en deuxième partie de cette semaine, selon les prévisions météorologiques. La Belgique avait connu sa première vague de chaleur de l'année entre le 13 et le 27 juillet. Pour retrouver deux vagues de chaleur sur la même année, il faut remonter à 2006. Ce fut aussi le cas en 1995 et 1911. La 51e journée d'été de 2018 a été enregistrée dimanche matin à la station météorologique d’Uccle, dans la région Bruxelles-Capitale, alors qu'il n'y en avait eu que 50 en 1976, marquée par une sécheresse printanière, suivie d'une canicule estivale mémorable. 

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