Économie

Près de 10 millions de DH mobilisés en moins de deux mois !

Ce n’est pas le premier et ce ne sera probablement pas le dernier. Après l’étude commanditée à BCG pour faire redécoller le secteur et dont les livrables ont été remis en 2017 et les deux appels d’offres lancés en juin dernier, le département du Tourisme récidive (www.lematin.ma) cette fois-ci, contre un budget de près de 3,5 millions de dirhams, il compte se doter d’un véhicule de relance du financement des projets touristiques. En quelques semaines, il aura programmé près de 10 millions de dirhams pour trois marchés. Les résultats seront-ils pour autant au rendez-vous.

29 Juillet 2018 À 18:30

C'est l’hémorragie des études stratégiques chez le département du Tourisme ? Après l'étude commanditée à BCG pour faire redécoller le secteur et dont les résultats ont été livrés en 2017 et les deux appels d’offres de juin dernier portant sur un dispositif d’accompagnement et d’accélération des investissements touristiques et sur un plan d’impulsion du secteur sur quatre ans, les services de Mohamed Sajid récidivent. Un nouvel appel d’offres est lancé pour l’installation et la structuration d’un véhicule de relance du financement des projets touristiques. Au budget de 6,5 millions de dirhams réservé aux deux premières consultations, s’ajoutent près de 3,5 millions de dirhams pour cette troisième. En un peu plus d’un mois, le ministère aura donc programmé la bagatelle de 10 millions de dirhams. Dans le cahier des prescriptions spéciales accompagnant le dernier appel d’offres, le département de Sajid justifie le recours à cette consultation : «malgré des années de croissance volontariste, l’investissement touristique est aujourd’hui crispé. Une des causes est le recours au financement par les banques, surexposées aujourd’hui aux créances en souffrance. L’accès au financement et la structuration de nouveaux véhicules dédiés sont donc l’un des principaux enjeux à relever pour relancer la dynamique de l’investissement touristique et réduire la sinistralité du secteur». 

Dans son rapport annuel 2017 sur la stabilité financière, publié le 25 juillet, Bank Al-Maghrib a livré les résultats d’une étude analysant l’endettement à long terme d’un échantillon de près de 72.100 entreprises non financières en 2016. L’étude a couvert une période de 5 ans (2012-2016), date la plus récente de disponibilité des états financiers centralisés. Cette analyse fait ressortir que les entreprises opérant dans les hôtels et restaurants affichent les niveaux les plus élevés avec une moyenne de 66% d’endettement par rapport à leurs capitaux permanents à fin 2016 contre 39% en 2015. Pour rappel, le secteur du tourisme contribue à hauteur de 7% au PIB et emploie directement plus de 530.000 personnes. Il soutient la balance des paiements puisqu’il pèse pour 20% des exportations des biens et services. Il est ainsi un des principaux moteurs de développement socio-économique du pays tant il a un effet de contagion positive sur tous les pans de l’économie du pays. 

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