Économie

Le Conseil du Fonds pour l'adaptation débloque 35 millions de dollars pour les pays en développement

Le Conseil du Fonds pour l'adaptation au changement climatique, dont la Banque mondiale est l'administrateur, vient d'accorder 35 millions de dollars pour les pays en développement pour financer des projets de lutte contre le changement climatique. Cette enveloppe sera gérée par les entités nationales d'exécution accréditées de chaque pays bénéficiaire qui seront chargées de l'exécution des projets liés à l'adaptation aux impacts du dérèglement climatique.

23 Juillet 2018 À 16:54

Les 35 millions de dollars que le Conseil du Fonds pour l'adaptation vient de mobiliser au profit des pays les plus vulnérables au changement climatique serviront à «améliorer l'accès au financement climatique et les pratiques d'adaptation sur le terrain», a indiqué Mikko Ollikainen, directeur du secrétariat de ce Fonds. Les pays bénéficiaires sont essentiellement d'Afrique de l'Ouest, d'Asie et d'Amérique latine. Depuis 2010, le Fonds pour l'adaptation, dont la Banque mondiale est l'administrateur, a engagé 512 millions de dollars dont le financement de 77 projets d'adaptation aux changements climatiques dans des communautés vulnérables de pays en développement dans le monde, avec plus de 5,6 millions de bénéficiaires directs, rappelle le Fonds qui constitue «une source originale de financement». Le Fonds pour l'adaptation est alimenté de la manière suivante : les projets d’atténuation du changement climatique relevant du Mécanisme de développement propre reversent 2% des unités de réduction certifiée des émissions de gaz à effet de serre au compte du Fonds pour l’adaptation.

Ces «gains» en émission de gaz à effet de serre seront, par la suite, monétisés sur les marchés du carbone. Les Fonds ainsi mobilisés seront gérés par les entités nationales accréditées dans chaque pays bénéficiaire. Ce sont ces entités qui seront chargées de l'exécution des projets liés à l'adaptation aux impacts du dérèglement climatique. Il y a actuellement 28 entités accréditées à travers le monde. Au-delà du niveau de financement, c'est l'intérêt accordé à l'atténuation du changement climatique qui mérite d'être souligné. La lutte contre le changement climatique comporte deux volets : l'atténuation par la réduction des gaz à effet de serre et l'adaptation aux nouvelles conditions climatiques extrêmes. Étant de faibles émetteurs de gaz à effet de serre, les pays en développement ont beaucoup plus besoin de financer les projets liés à l'adaptation et non à l'atténuation. Ce qui n'est pas encore le cas. Pendant sa présidence de la COP 22, le Maroc a fait du soutien aux pays les plus touchés par le changement climatique l'axe principal de sa feuille de route : convaincre les bailleurs de fonds de financer davantage les projets liés à l'adaptation au changement climatique.

En septembre 2017, la secrétaire d’État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, avait indiqué que les coûts d'adaptation à l’horizon 2030 sont compris entre 140 et 300 milliards de dollars par an, alors que les financements publics internationaux en 2014 ont été d'environ 22,5 milliards de dollars. À même échéance, le financement de l'adaptation devrait être de 6 à 13 fois plus élevé qu'il ne l'est actuellement. Cet écart pourrait se creuser davantage à l'horizon 2050.

 

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