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Les rebelles acceptent une reddition dans une zone près du Golan

Des rebelles syriens ont accepté jeudi de céder les territoires sous leur contrôle dans la province de Qouneitra, qui borde la partie du Golan annexée par Israël, au terme d'une série d'accords ayant permis au régime de reprendre des secteurs clés.

19 Juillet 2018 À 18:20

L'annonce de l'accord les rebelles et le régime de Damas intervient après un autre accord conclu cette semaine ayant conduit à l'évacuation hier de milliers d'habitants de deux localités prorégime assiégées par les insurgés dans le nord de la Syrie. Ces deux accords, négociés par Moscou, grand allié du régime, sont perçus comme une nouvelle victoire pour Bachar Al-Assad dans la guerre qui ravage le pays depuis plus de sept ans. Recourant à la puissance de feu et à des négociations pour des accords de reddition, les forces gouvernementales ont capturé ce mois plus de 90% de la province méridionale de Deraa, où les premières manifestations contre le régime de Damas avaient éclaté en 2011. L'aviation du régime a ensuite lourdement bombardé la province de Qouneitra, voisine de Deraa et limitrophe de la zone tampon avec le Golan occupé en majeure partie par Israël. Sous pression, les rebelles ont accepté de céder Qouneitra et la zone tampon aux forces du régime, ont indiqué jeudi à l'AFP l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et un membre de la délégation de négociateurs rebelles. L'accord prévoit «un cessez-le-feu, l'abandon (par les rebelles) de l'artillerie moyenne et lourde et le retour des institutions gouvernementales» à Qouneitra (sud-ouest), a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Selon lui, les forces gouvernementales prendront le contrôle du territoire dans la zone tampon, et les insurgés refusant de rendre les armes seront évacués vers des zones rebelles dans le nord du pays. L'accord n'inclut pas les membres du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie, selon l'OSDH. Depuis la guerre de 1967, Israël occupe 1.200 km² du plateau du Golan, dont l'annexion en 1981 n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, alors que les quelque 510 km² restants sont sous contrôle syrien. Jeudi, les 6.900 habitants de deux localités prorégime dans la province d'Idleb, qui étaient les dernières zones assiégées de Syrie, ont été évacués en territoire gouvernemental en vertu de l'accord conclu mardi entre Moscou et la Turquie, soutien des rebelles. Déclenché en 2011, après la répression par le régime de manifestations pacifiques demandant des réformes démocratiques, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 350.000 morts et déplacé des millions de personnes. 

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