Économie

Le volume des gaz brûlés a baissé de 5% en 2017

De nouvelles données satellite recueilles par le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés, un organe de la Banque mondiale, indiquent que le brûlage à la torche des gaz sur les sites de production pétrolière a diminué de 5% à fin 2017 malgré une hausse de 0,5% de la production d’or noir. Chaque année, 140 milliards de mètres cubes de gaz naturel sont rejetés durant l’exploitation du pétrole et brûlés, donc gaspillés. Cette pratique entraîne l’émission de plus de 300 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent de 77 millions de voitures.

18 Juillet 2018 À 17:10

Le volume de gaz naturel brûlé à la torche sur les sites de production pétrolière est passé de 148 milliards de mètres cubes en 2016 à 141 milliards à fin 2017, soit une baisse de 5%. C’est en Russie, premier pays au monde à pratiquer le brûlage des gaz sur les sites pétroliers, que la baisse a été la plus marquée. Ces valeurs, obtenues grâce à des images satellite recueillies par le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés, organe géré par le Banque mondiale, des États et des compagnies pétrolières, montrent également que cette réduction des gaz brûlés est intervenue alors que la production mondiale de pétrole a augmenté de 0,5%.

La baisse de telles émissions n'a pas suffi à freiner les émissions de CO2 qui ont progressé, durant la même période, de 1,4% atteignant même un sommet historique de 32,5 gigatonnes, selon le Rapport 2017 de l'Agence internationale de l'énergie sur la consommation mondiale en énergie. D'après la Banque mondiale, le torchage des gaz consiste à brûler les rejets de gaz à différentes étapes de l’extraction de pétrole est responsable du rejet de 350 millions de tonnes de CO2 chaque année. «Or ces rejets, qui contiennent du méthane brûlé en partie uniquement et du charbon noir, sont particulièrement nocifs», écrit la Banque mondiale. Pour mettre un terme à ce gaspillage également source de pollution atmosphérique, l'Initiative «Élimination du brûlage systématique de gaz à la torche à l’horizon 2030» a vu le jour en avril 2015.

Cette initiative réunit actuellement 27 pays, 35 compagnies pétrolières et 15 institutions de développement représentant 60% environ des gaz torchés dans le monde. La Banque mondiale explique que la quantité des gaz inutilement brûlés suffirait à produire annuellement 750 milliards de kilowattheure, l'équivalent de la consommation électrique de toute l'Afrique. «Les dernières données sur les gaz torchés sont encourageantes, mais il faudra attendre encore quelques années pour voir si ce recul marque ou non un tournant décisif», a précisé Riccardo Puliti, directeur principal du pôle Énergie et industries extractives de la Banque mondiale. 
 

 

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