Économie

Une belle surprise selon Euler Hermes

Selon Euler Hermes, le maintien du prix du pétrole au niveau actuel pourrait peser sur le pouvoir d’achat des ménages. Un risque qui pourrait même se révéler significatif, de l’ordre de -0,5 point de pourcentage sur la croissance du pays.

12 Juillet 2018 À 18:23

L’assureur-crédit mondial Euler Hermes s’attend à moins de croissance et plus d’inflation au Maroc cette année. Dans une analyse des chiffres publiés par le Haut Commissariat au Plan (HCP) pour le premier trimestre 2018, notamment la croissance qui aurait été de 3,2%, les économistes d’Euler Hermes estiment que ce niveau n’est pas surprenant. L'économie étant restée sur sa lancée du fait des effets exceptionnels liés à l’agriculture en 2017 (hausse de la valeur agricole de 4,2%). «On peut même dire que le chiffre du premier trimestre est une bonne surprise dans la mesure où il traduit une performance solide de l’activité dans le secteur non agricole (3,3%). Toutefois, on peut s’interroger sur la poursuite de cette dynamique tant des risques baissiers ont désormais émergé», décrypte Euler Hermes. Selon son analyse, le Maroc est particulièrement exposé au rebond du prix du pétrole. Et l’inflation a repris. «Celle-ci devrait s’élever à 2,5% en moyenne cette année. Un chiffre pas forcément très élevé ? Ce sera le plus élevé en 10 ans», rappelle l’assureur-crédit. Ce dernier indique, par ailleurs, que le maintien du prix du pétrole au niveau actuel pèserait sur le pouvoir d’achat des ménages. Un risque qui pourrait même se révéler significatif, de l’ordre de -0,5 point de pourcentage sur la croissance du pays, dans un contexte où les ménages sont déjà contraints par un marché du travail peu dynamique (les créations d’emploi sont faibles et le chômage tourne aux alentours de 10%). Le déficit du compte courant, quant à lui, pourrait se creuser d’un point de pourcentage supplémentaire par rapport à la prévision de -4% du PIB pour 2018. «De quoi peser sur le ratio de couverture des importations par les réserves de change, qui pourrait reculer vers 5,5 mois, toujours dans la zone de confort, mais loin du plus haut de 7 mois connu il y a près d’un an», analyse Euler Hermes. «Alors que nous considérions une probabilité raisonnable pour que la croissance marocaine surprenne à la hausse, nous pensons désormais que ces risques sont davantage équilibrés autour de notre prévision moyenne de 3% pour 2018», conclut l'assureur-crédit. Pour rappel, le HCP vient d'annoncer une croissance de légèrement supérieure de 0,1 point. 

 

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