Économie

L’investissement reprend, la consommation s’améliore, la croissance ralentit

L’investissement est en train de reprendre cette année et devra continuer sur ce trend, quoiqu’à un rythme plus modéré en 2019. Ce qui ne manquera pas de soutenir la croissance qui devra également profiter du bon comportement de la consommation des ménages et de la dynamique des activités non agricoles. Le PIB ralentirait, toutefois, sous l’effet d’un tassement des exportations notamment.

L’investissement a renoué avec la vigueur qu’il a connue depuis les années 2000, indique Ahmed Lahlimi Aalami, Haut commissaire au plan. (Ph. Saouri).

11 Juillet 2018 À 18:11

Bonne nouvelle pour l'économie. L’investissement est en train de bien reprendre cette année. Une évolution qui tranche avec la situation ayant prévalu en 2017, mais qui serait moins vigoureuse l’année prochaine. Ahmed Lahlimi Alami, Haut commissaire au plan, a bien fait ressortir cette reprise de l’investissement, lors de la rencontre de presse mardi dernier à Casablanca sur la situation de l'économie nationale en 2018 et ses perspectives 2019. En effet, précise-t-il, soutenue par la poursuite des programmes d’infrastructure et la reprise relative des activités industrielles, la formation brute de capital fixe (FBCF), qui renseigne sur l’investissement, devrait connaitre un accroissement en volume de 5,6% en 2018 et de 3,6% en 2019, après une baisse de 0,8% en 2017. De ce fait, sa contribution à la croissance économique s’améliorerait à 1,6 point et à un point respectivement au cours des deux années, après avoir été négative en 2017. Ce que reflète également l’évolution de l’effort d’investissement qui représente 32,8% du PIB en 2018 et 32,5% en 2019, au lieu de 32,6% en 2017, selon le Haut commissariat au plan (HCP). Ce qui fait dire à Lahlimi que l’investissement a renoué avec la vigueur qu’il a connue depuis les années 2000, notant, toutefois, que ce rythme est à améliorer, aussi bien en volume qu’en rendement. La croissance économique devra aussi être soutenue, selon le HCP, par la consommation finale des ménages qui, avec une évolution respectivement de 3,3 et 3,4%, continuerait à s’améliorer en 2018 et 2019, sous l’effet de l’amélioration des revenus agricoles et la consolidation de la croissance des activités non-agricoles. La consommation des administrations publiques suivrait la même tendance, puisqu’elle s’accroitrait de 1,8% en 2018 et 2019, après 1,5% en 2017. Au total, la demande intérieure devrait enregistrer un accroissement de 3,5% en 2018 et 2,9% en 2019, apportant sa contribution à la croissance respectivement à 3,8 points en 2018 et 3,2 points en 2019. Par contre, la demande extérieure contribuerait négativement à la croissance du PIB de 0,7 point en 2018 et de 0,3  en 2019, après une contribution positive de 0,5 point en 2017. Et ce, malgré l’amélioration prévue de la demande mondiale adressée au Maroc, fait remarquer le patron du HCP qui relève qu’en 2018 et 2019, «le Maroc aura, sauf imprévus majeurs, un environnement international favorable et devra en profiter». Ainsi, selon le HCP, les exportations de biens et services progresseraient en volume de 6,9% en 2018 et 2019, en ralentissement par rapport aux 10,9% affichés l'année dernière. Les importations ralentiraient également, devant passer d'une croissance de 7,4% en 2017 à 7,1% en 2018 et 6,2% en 2019.

L’économie nationale tirerait aussi profit de la poursuite de la montée progressive des activités non agricoles. Ce qui ne permettrait, toutefois, pas à la croissance économique de rester sur sa lancée, vu qu’elle continue de dépendre en grande partie des aléas climatiques, selon le HCP. En effet, le PIB ne croitrait que de 3,1% en 2018 et 2,9% en 2019, après 4,1% en 2017. Ce ralentissement est attribué notamment par le HCP à la valeur ajoutée du secteur primaire qui progresserait de seulement 3,1% cette année et se replierait de 0,3% en 2019, après 13,2% en 2017. Par contre, les activités non agricoles s’amélioreraient de 3,1% en 2018 et 3,2% l'année prochaine, après 2,8% en 2017. Elles seraient tirées notamment par les activités industrielles et minières, ainsi que par le tourisme, selon le HCP. Concernant le chômage, il «ne devrait guère connaître une amélioration», souligne Lahlimi. Pour l'inflation intérieure, elle s'élèverait au double de son niveau de 2017, avec 1,7% en 2018 et 1,3% l'année suivante. Par ailleurs, le HCP s’attend à une accentuation du besoin en financement de l’économie nationale. Il sera de 3,9% en 2018 et 3,6% en 2019, vu que l’épargne nationale, avec des revenus nets en provenance du Reste du monde, estimée en 2018 à 5,9% du PIB, serait de 28,7% du PIB en 2018 et en 2019, après 28,9% en 2017. De ce fait, l’endettement public global de l’économie s'établirait à 82,6% du PIB en 2018 et 82,9% en 2019, au lieu de 82% en 2017.                                            

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