Économie

Seule 1 personne sur 5 a accès à des moyens de cuisson propres dans les pays en développement

Un tiers de la population mondiale, soit 2,4 milliards de personnes dans le monde, utilise le bois comme première source d'énergie qui a l'avantage d'être la plus abordable et la plus fiable, en particulier pour les populations à faible revenu. Dans son rapport sur la Situation mondiale des forêts 2018, la FAO indique que la consommation mondiale de granulés de bois a progressé de 10% ces 10 dernières années à 28 millions de tonnes. L'une des méthodes les plus utilisées pour améliorer les propriétés de ce combustible est de le transformer en charbon dont la production a atteint 52 millions de tonnes. Seule 1 personne sur 5 a accès à des moyens de cuisson propres.

Parce qu'il brule plus lentement, le charbon présente un contenu énergétique supérieur par unité de masse à celui du bois. Ph. DR

08 Juillet 2018 À 14:13

pays en développement et par les personnes victimes de catastrophes naturelles ou de crises humanitaires. Le document mis en ligne par l'Organisation onusienne estime qu'un tiers de la population mondiale, soit 2,4 milliards de personnes dans le monde, utilise le bois comme première source d'énergie. À ce chiffre, il faut ajouter les 88,5 millions de personnes, principalement en Europe et en Amérique du Nord, qui utilisent des combustibles ligneux en tant que principale source de chauffage. L'usage des produits ligneux (issus du bois et de ses dérivés) concerne aussi bien la cuisson des aliments, le chauffage et la production d'énergie même au niveau industriel. Ce document, dont la somme des données est qualifiée par le directeur général de la FAO, de la plus importante qu’elle n’a jamais été, fait savoir que les combustibles ligneux sont utilisés sous forme de granulés. «Les marchés mondiaux des granulés de bois se sont fortement développés ces dernières années : la consommation totale a atteint 28 millions de tonnes en 2015 et un taux annuel moyen de croissance de 10% a été enregistré depuis 2012», peut-on lire dans ce document. Afin de réduire l'impact environnemental d'une telle source d'énergie, la FAO rapporte que l'une des méthodes les plus utilisées pour améliorer les propriétés bois comme combustible est de le transformer en charbon de bois «lequel et parce qu'il brule plus lentement présente un contenu énergétique supérieur par unité de masse à celui du bois de feu». La production et la consommation mondiale de charbon suit la même courber ascendant que celle des granulés de bois. «La production mondiale de charbon de bois a atteint un volume estimé à 52 millions de tonnes en 2015, ce qui correspond à 17% des combustibles ligneux extraits des forêts». Cette production, en raison du prix relativement abordable comparativement aux autres sources d'énergie, a progressé de 20% environ au cours des 10 dernières années et a presque doublé en 20 ans. Comme attendu, la plus grande partie est produite en Afrique (62%), suivie des Amériques (19,6%) et de l'Asie (17%). Au Maroc, le Haut Commissariat aux eaux et forêts et la lutte contre la désertification avance que la consommation annuelle de bois atteint 11,3 millions de tonnes, dont 3 millions sont réservés au seul chauffage.

Le charbon fait également objet de transactions commerciales internationales estimées à 2,6 millions de tonnes de charbon. Les principaux pays exportateurs étant l'Indonésie, le Nigeria, le Myanmar, la Namibie et la Pologne. Aux communautés locales, il faut également prendre en considération les 65 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays ou à l'extérieur et qui sont tributaires des combustibles ligneux. Le gaz et l'électricité sont souvent considérés comme des sources d’énergie plus «modernes» ; mais dans les régions rurales, de nombreux pays en développement, où il n'existe pas de circuits de distribution de combustibles de substitution ni de foyers appropriés, seule 1 personne sur 5 a accès à des moyens de cuisson propres. Ainsi, la production d'énergie à partir du bois et de ses dérivés n'est pas sans conséquence sur la santé des populations usagères et de leur environnement naturel. À ce sujet, la FAO rappelle que l'un des graves problèmes liés à l'utilisation des combustibles ligneux pour cuire les aliments est la pollution de l’air intérieur, due à des foyers rudimentaires caractérisés par une faible efficience et des niveaux élevés d'émissions de fumée. L'Organisation mondiale de la santé estime à plus de 4 millions de décès prématurés par an à l'exposition à un air intérieur pollué par l'utilisation de combustibles solides. 

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