Culture

Un public en liesse au rendez-vous du Festival Timitar

Une ambiance festive et enchanteresse régnait mercredi soir à Agadir à l'ouverture de la 15e édition du Festival Timitar. Venu en masse, le public était en liesse dans différents espaces offrant un plateau relevé de musiques marocaine et internationale.

05 Juillet 2018 À 18:07

sur la place Al Amal au cœur de la ville, la troupe Rokkba Ahl Essaima de Zagoura a ouvert le bal avec sa danse aux rythmes fascinants qui s’animent aux sons des tambours et des voix, avant de céder la place aux rythmes reggaes de Inner cercle, groupe de la pop jamaïcaine qui célèbre cette année ses 50 ans de carrière avec des tubes reconnus comme «Sweat», «Bad Boys», ou «Tenement Yard». L'une des affiches de la soirée était Aymane Serhani qui cartonne aujourd'hui avec ses chansons de raï qui totalisent plus de 600 millions de vues sur YouTube. Plusieurs de ses hits ont fait vibrer le public d'Agadir, de tout âge, venu suivre cette soirée d'ouverture marquée également par les prestations du groupe Oudaden, du DJ Taxi Kabir avec ses compositions électroniques ponctuées de musiques du Moyen-Orient et d'Afrique, et de l'artiste Yasmine Hajji. L'un des moments forts de la scène du théâtre de verdure est le spectacle de danse Taskiwin du Haut Atlas occidental, dont le nom provient de la corne portée par chaque danseur. Face aux menaces de disparition de cette tradition musicale, le Maroc a réussi à l'inscrire sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l’Unesco.
La pratique est menacée, en effet, par différents facteurs, notamment la mondialisation, le désintérêt croissant des jeunes pour les pratiques patrimoniales traditionnelles et un déclin de l’artisanat associé à la danse. Aujourd'hui, l'on assiste néanmoins à une prise de conscience collective accrue au sein des communautés et la création d’associations dédiées afin de la sauvegarder.
Au cours de la soirée d'ouverture, l'Afrique était également à l'honneur avec le projet «3MA» qui réunit les artistes Ballaké Sissoko, Driss El Maloumi et Rajery, originaires respectivement du Mali, du Maroc et de Madagascar.
Depuis leur premier album en 2008, ces musiciens font vibrer les spectateurs aux timbres de la «kora», du «oud» et de la «valiha» pour souligner les riches traditions dont ils sont le symbole, et transmettre un message de partage et d’union.
Jusqu'au 7 juillet courant, le Festival Timitar propose au total une quarantaine de spectacles sur trois scènes animées par une pléiade d'artistes venus des quatre coins du monde. Outre la musique, des spectacles de danse et de théâtre ainsi qu'une panoplie de débats sont également au programme de cette édition. 

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