Économie

La Banque africaine de développement approuve 4 projets de 12 millions d'euros pour 2018

Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé le plan de travail et le budget de la Facilité africaine de l’eau pour 2018. Cette initiative, adoptée par les ministres africains de l'Eau, propose la mobilisation des ressources hydriques, le suivi des projets en cours et le renforcement des capacités des agences d’exécution des projets. Un plan 2018-2020 sera mis en place pour offrir un outil de suivi supplémentaire, indique la Banque dans un communiqué. Pour l'exercice en cours, 4 projets ont été approuvés.

Lors de la COP 23, Bonn en novembre 2017, il a été rappelé que l'Afrique dispose de plus de 5.000 milliards de mètres cubes d'eau dans ses nappes phréatiques alors qu'environ 320 millions d'habitants ne bénéficient pas d'eau potable en raison des infrastructures inexistantes ou non performantes. Ph. Reuters

05 Juillet 2018 À 17:56

«Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé le plan de travail et le budget de la Facilité africaine de l’eau pour 2018», a indiqué, hier, la BAD dans un communiqué. La Facilité africaine de l'eau est une initiative du Conseil des ministres africains de l'eau (AMCOW) en 2006 gérée par la Banque africaine de développement (BAD). L'objectif de cette Initiative est d'aider les pays africains à mobiliser les ressources pour le secteur de l'eau et de l'assainissement pour les aider à mettre en œuvre la Vision africaine de l'eau à l'horizon 2025. Pour y parvenir, la Facilité africaine de l'eau propose des solutions à la mobilisation des ressources, le suivi des projets en cours et le renforcement des capacités des agences d’exécution des projets. La BAD précise que pour l'exercice en cours, 4 approbations de projets sont prévues d’une valeur de 4 millions d’euros et des décaissements d’environ 8 millions d’euros. Il est également question de faire démarrer les interventions du Fonds africain d’investissement pour l’assainissement urbain, en grande partie financé par la Fondation Bill et Melinda Gates. Un plan 2018-2020 sera mis en place pour offrir un outil de suivi supplémentaire. Dans son communiqué, la BAD dit poursuivre sa collaboration avec les partenaires au développement pour mieux aligner leurs activités respectives sur les priorités de l’Afrique en matière d’eau. L’initiative a ciblé certains axes prioritaires tels que l’égalité entre les sexes, la justice sociale, le changement climatique, la création d’emplois et la participation du secteur privé. Le budget administratif de la Facilité, d’un montant de 4,42 millions d’euros, sera financé par son fonds spécial de 2,465 millions d’euros et par la Banque, à hauteur de 1,95 million d’euros. En 2016, le Maroc avait bénéficié d'un don de près de 81,5 millions de dirhams destinés à servir à financer des projets en milieu rural à El Borouj, Larache et Safi. «Nous escomptons plusieurs effets de ces projets (...) Nous comptons créer 230 emplois sur l’ensemble des trois sites, 2.500 avec la réplication du modèle à une dizaine d’autres zones (...) Ce projet pilote permettra de tirer des leçons pour de nombreux pays en Afrique où l’entretien des réseaux d’eau potable en zone rurale est problématique», avait alors déclaré Mohamed El Azizi, directeur de la Facilité africaine de l’eau, cité dans le communiqué. L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) contribue pour 1,2 million d'euros. Ce projet devrait être déployé sur 50 mois. En juin dernier, un prêt de 888,5 millions de dirhams visant à financer un projet d’amélioration de la qualité et du service de l’eau potable au Maroc a été approuvé à Abidjan par la BAD. Ce projet vise à renforcer et à sécuriser l’approvisionnement en eau potable de plusieurs villes, notamment Bouznika, Ben Slimane, Youssoufia et Safi, et à améliorer la qualité de l’eau au niveau du système de Bouregreg. En 1995, le Maroc a initié un programme national d'extension des infrastructures d'eau dans les zones rurales enclavées. Grâce à ce programme, le ratio d'accès à l'eau potable est passé de 14% en 1995 à 94% en 2013. La question des ressources en eau en Afrique se présente selon deux aspects contradictoires. Lors de la COP 23, Bonn en novembre 2017, il a été rappelé que l'Afrique dispose de plus de 5.000 milliards de mètres cubes d'eau dans ses nappes phréatiques, mais qu'environ 320 millions d'habitants ne bénéficient pas d'eau potable. Ce qui a fait dire à Bai Mass Taal, premier secrétaire exécutif du Conseil des ministres africains chargés de l’eau : «Le problème aujourd’hui en Afrique, c’est que nous avons de l’eau, mais les populations n’y ont pas accès parce que nous n’avons pas les infrastructures nécessaires et leur mise en place est onéreuse. Quand cette question de l’infrastructure sera réglée, l’eau parviendra aux gens». 
Aux côtés de la Facilité africaine de l’eau, une autre initiative a été lancée : «Water for Africa». Portée par la Banque mondiale, la BAD et le Conseil mondial de l’eau, cette initiative est un des moyens d'agir contre le changement climatique en Afrique où la partie aride et subtropicale sèche devrait être la région où le changement climatique sera le plus important à l’horizon 2100. De plus, 47% de la population africaine a été confrontée à un stress hydrique en 2000 et pourrait passer à 65% en 2025.

Copyright Groupe le Matin © 2024