Société

Des députés évaluent la gestion du Fonds de développement rural

Les groupes parlementaires de la majorité et de l'opposition à la Chambre des représentants ont souligné, mardi, que le développement du monde rural nécessite la mise en place d'un cadre juridique précis définissant les objectifs à atteindre et l'élaboration d'une méthodologie intégrée d'évaluation et de suivi des projets aux niveaux central et local.

Les groupes parlementaires de la majorité et de l'opposition à la Chambre des représentants plaident pour une stratégie nationale de développement à mettre en œuvre dans les douze Royaumes en partenariat avec les autorités locales et les élus. Ph : DR

05 Juillet 2018 À 07:53

Lors d'une séance plénière consacrée à l'examen du rapport de la Commission parlementaire de contrôle des finances publiques sur «l’évaluation de la gestion du Fonds de développement rural et des zones de montagne», le groupe Justice et Développement a relevé que l'absence d’une véritable évaluation a posteriori des projets et les dysfonctionnements ayant entaché la mise en œuvre de plusieurs conventions ont eu un impact négatif sur le monde rural, appelant à l'activation du rôle des comités régionaux dans le suivi et à la mise en place d'un système d'information dédié à l'opération d'évaluation.

Le groupe a déploré l'absence de programmes d'entretien des routes inscrits dans le cadre du désenclavement du monde rural, ce qui a contribué à la détérioration de ces routes, faisant remarquer que l'arrêt des travaux de plusieurs projets a fait perdre au monde rural de véritables opportunités de développement.

Pour sa part, le groupe du Parti authenticité et modernité a considéré que le développement du monde rural nécessite la mise en place d'un cadre juridique définissant les objectifs et les orientations, plaidant pour une stratégie nationale de développement à mettre en œuvre dans les 12 Royaumes en partenariat avec les autorités locales et les élus.

Le groupe a estimé que les ressources financières du Fonds demeurent insuffisantes pour financer les projets tracés, pointant du doigt aussi l'exploitation «très limitée» de certains projets malgré les importants investissements engagés, ainsi que le retard enregistré dans la mise en œuvre des projets lancés au niveau territorial.

De son côté, le Groupe du rassemblement constitutionnel s'est félicité du renforcement du budget du Fonds, saluant les efforts déployés par le ministère pour rendre le Fonds opérationnel, préconisant une gestion rationnelle des fonds destinés au monde rural.

Le groupe Istiqlalien de l'unité et l'égalitarisme a, quant à lui, souligné la nécessité de prendre en considération les besoins du monde rural, affirmant que «le Fond de développement rural et les zones de montagne» doit être géré selon les critères de transparence, de reddition des comptes et de la bonne gouvernance. 

À son tour, le groupe du Mouvement populaire a souligné que l'implication des présidents des conseils locaux dans la mise en œuvre des projets est de nature à contribuer à la réalisation des objectifs tracés, appelant également à prendre en considération les recommandations des conseils locaux afin d'éviter tout ce qui pourrait entraver ces projets. 

Si le groupe socialiste a estimé que la multitude des intervenants dans la gestion des ressources du Fonds limiterait la mise en œuvre des projets dans le monde rural, les parlementaires du PPS ont pointé du doigt les dysfonctionnements liés au cadre institutionnel régissant le Fonds, ce qui a contribué, selon eux, au non réalisation des objectifs.

Le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch a précisé, lors de cette séance, que le montant de 50 milliards de dirhams constitue le budget des programmes de réduction des disparités territoriales et sociales et non pas celui du «Fonds de développement rural et des zones de montagne». 

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