Économie

La loi interdisant le sac en plastique devra être régulièrement modifiée

La persistance de poches de résistance à l’application de la loi interdisant la fabrication, l’importation, la commercialisation et l’usage des sacs de caisse en plastique pousse le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique à «élargir le champ des sanctions en amendant le texte de loi» a fait savoir Moulay Hafid Elalamy, ministre de tutelle. Deux années après son entrée en vigueur, cette loi a permis à 25 entreprises de se mettre en conformité en bénéficiant des 200 millions de DH consacrés par le ministère à cette reconversion. Le Fonds Imtiaz a financé 19 projets pour un montant de 52 millions de dirhams qui ont permis la création de 1.177 emplois.

Salaheddine Mezouar a proposé des distributions gratuites de sacs en plastique dans les souks. Ph. Kartouch

03 Juillet 2018 À 19:03

Le Maroc consomme annuellement 26 milliards de sacs en plastique. Pour mettre un frein à cette consommation frénétique de cette première source de pollution marine et terrestre, une loi interdisant la fabrication, l’importation, la commercialisation et l’usage des sacs de caisse en plastique est entrée vigueur le 1er juillet 2016. Deux années plus tard, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, a évoqué, hier à Rabat, la saisie de 757 tonnes de cet article et 90 tonnes aux postes frontaliers ayant conduit à l’enregistrement de 3.826 infractions dont 757 ont fait l’objet d’un jugement, «mais cela demeure insuffisant. Il nous faut élargir le champ des sanctions en modifiant le texte de cette loi, éliminer les nombreux intermédiaires, assurer le contrôle jusqu’au tarissement total et impliquer l’ensemble des maillons de la chaîne : administration, société civile et industriels», a souligné le ministre selon lequel le sac en plastique est toujours en usage dans les souks et dans le commerce informel. Salaheddine Mezouar, le nouveau président de la Confédération générale des entreprises au Maroc, a lui aussi son idée sur un des moyens qui empêcherait la matière plastique prohibée d’entrer sur le territoire national : «Nous connaissons les foyers des importations frauduleuses. Il faut que le Maroc entreprenne des actions diplomatiques envers les pays voisins (qu’il ne nommera pas, Ndlr) en s’appuyant sur les Accords internationaux de protection de l’environnement. Le Maroc doit faire du bruit», a dit celui qui a été président de la COP 22 tout au long de l’année 2016. Salaheddine Mezouar a également proposé des distributions gratuites de sacs en plastique dans les souks,«le monde rural n’ayant pas encore intégré cette démarche». En attendant que la loi soit modifiée et que les mentalités suivent, Moulay Hafid Elalamy a rappelé les mesures d’accompagnement des entreprises souhaitant une reconversion de leurs activités et pour lesquelles 200 millions de dirhams ont été mobilisés. Grâce à ce Fonds, 25 entreprises ont été accompagnées dont 18 ont changé d’activité. Le Fonds Imtiaz, destiné à l’ensemble des PME à fort potentiel de croissance et porteuses d’un projet de développement, a financé 19 projets pour un montant de 52 millions de dirhams qui ont permis la création de 1.177 emplois. Il y a actuellement 250 fournisseurs d’articles de substitution. 

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