Économie

Les financements des banques de développement progressent de 28% à 35,2 milliards de dollars en 2017

Un rapport commun de six banques de développement indique que le financement de la lutte contre le dérèglement climatique a atteint 35,2 milliards de dollars en 2017 soit une progression de 28% comparativement à 2016. Sur la totalité de ces fonds, seulement 7,4 milliards de dollars ont été investis dans des projets d’adaptation au changement climatique. L'essentiel étant revenu à l'atténuation. Or, les pays en développement ont plus besoin de financer des projets d'adaptation plutôt que d'atténuation. Ce groupe de pays est un faible émetteur de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. L'ONU estime que les coûts de l'adaptation devraient doubler, voire tripler, à partir de 2030.

15 Juin 2018 À 19:40

Les financements alloués à la lutte contre le changement climatique par les six plus grandes banques multilatérales de développement ont progressé en 2017, pour atteindre 35,2 milliards de dollars, soit une hausse de 28% par rapport aux 27,4 milliards de l’année précédente. Les Banques de développement africaine, asiatique et interaméricaine, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque européenne d’investissement et la Banque mondiale précisent que 79% de ces financements, soit 27,9 milliards de dollars, ont été consacrés à des projets d’atténuation des impacts du changement climatique. Ce type de projets vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

Le reste, soit 7,4 milliards de dollars, a été investi dans des projets d’adaptation au changement climatique dans les régions du monde où les impacts d'un tel phénomène sont déjà une réalité, à l'image des pays d'Afrique et du Pacifique. Or, les financements accordés par ces 6 banques de développement aux projets d'adaptation ne représentent que 21% de la totalité. L’Afrique subsaharienne, avec 28% des financements, arrive en tête des bénéficiaires, suivie de l'Amérique latine et les Caraïbes (23%), l'Asie de l'Est et Pacifique (19%), l'Asie du Sud (15%), les pays non membres de l'UE et l'Asie centrale (8%) alors que la région d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient et l'Union européenne ferment la marche. Le fait est que l'Afrique subsaharienne, une des régions les plus touchées du monde par les sécheresses, les inondations et par le phénomène des déplacés climatiques, constitue un progrès notable.

Mais ce progrès ne saurait être complet tant que les projets d'adaptation ne bénéficient que d'une faible partie de la finance climat. Dans un rapport rendu public en mai 2016, le Programme des Nations unies pour l’environnement avait souligné le caractère «difficile à résoudre» de l'équation financière de l'adaptation dont les coûts devraient être 2 à 3 fois plus élevés à partir de 2030. Potentiellement, ces coûts devraient être de 4 à 5 fois plus élevés à partir de 2050. L'aide de l’adaptation s’est élevée, en 2014, à 25 milliards de dollars, alors que les coûts d’adaptation des pays en développement devraient atteindre 140 à 300 milliards de dollars.n
Samir Benmalek

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