Économie

L'économie verte pèse autant que les combustibles fossiles

Avec 6% du marché boursier mondial, soit environ 4 milliards de dollars, l'économie verte pèse autant que les secteurs des combustibles fossiles et offre des opportunités d'investissement plus importantes, indique FTSE Russell, un fournisseur d'indices boursiers. L'économie verte englobe la gestion raisonnée de l'eau et celle des déchets, les énergies propres, l'efficacité énergétique et la lutte contre la pollution. Si l'économie durable maintient sa trajectoire actuelle, elle pourrait représenter jusqu'à 10% de la valeur du marché mondial d'ici 2030.

Les entreprises cotées en Bourse peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre jusqu'à 90% en adoptant la technologie du cloud computing.

11 Juin 2018 À 18:08

Selon un rapport de FTSE Russell, un fournisseur clé d'indices boursiers et de données associées, l'économie verte, qui englobe la gestion raisonnée de l'eau et celle des déchets, les énergies propres, l'efficacité énergétique et la lutte contre la pollution, pèse désormais autant que le secteur des combustibles fossiles et offre des opportunités d'investissement plus importantes et sûres. Basé à Londres, FTSE Russell a récemment été autorisé en tant qu'administrateur de référence au sein de l'Union européenne. Selon ce rapport, les nouvelles technologies ont un rôle majeur à jouer dans l'économie verte. «La mise en place de la technologie d'infrastructure cloud est un objectif pour les leaders de l'industrie tels que Microsoft et Amazon». Selon un récent rapport d'Accenture, les entreprises peuvent réduire les émissions de carbone jusqu'à 90% en adoptant la technologie du cloud computing, peut-on lire dans le rapport publié sur le portail électronique de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Actuellement, l'économie verte représente 6% du marché boursier mondial et pourrait représenter jusqu'à 10% d'ici 2030, à la seule condition qu'environ 90 milliards de dollars d'investissements verts soient réalisés d'ici là. La tendance observée jusque-là permet d'espérer atteindre cet objectif. À la mi-avril, un rapport de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique sur les tendances mondiales de l'investissement dans les énergies renouvelables a indiqué qu'avec un total de 279,8 milliards de dollars investis dans les énergies renouvelables, 2017 a été la huitième année d'affilée où les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont dépassé les 200 milliards de dollars. Durant l'année écoulée, l'énergie solaire a représenté 57% des investissements dans les énergies, dépassant ainsi les 103 milliards de dollars dépensés dans la production de charbon et de gaz. Ces investissements ont permis d'installer quelque 98 gigawatts de nouvelle capacité solaire en 2017, dépassant ainsi l'ensemble des autres sources énergétiques, y compris les combustibles fossiles et le nucléaire. Selon ce rapport, dans l'ensemble, la Chine a été de loin le plus grand pays investisseur dans les énergies renouvelables, avec un chiffre record de 126,6 milliards de dollars. Le même élan est également observé dans la création d'emplois. L'énergie propre, qui représente plus de 18% du bouquet énergétique mondial, employait 10,3 millions de personnes à fin 2017, en hausse de 5,3% par rapport à l'année précédente, avait précisé l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) dans son étude annuelle sur l'emploi et les énergies renouvelables parue début mai. Le secteur en croissance des énergies renouvelables a créé 500.000 nouveaux emplois l'an dernier pour dépasser la barre des 10 millions pour la première fois, avait déclaré l'Agence internationale pour les énergies renouvelables, basée à Abou Dhabi. Le nombre total d'emplois représente un bond significatif de 47% par rapport à 2012 avec plus de 60% concentrés en Asie, principalement en Chine, poursuit l'étude. «Les énergies renouvelables sont devenues un pilier de la croissance économique à faible émission de carbone pour les gouvernements du monde entier, comme en témoigne le nombre croissant d'emplois créés», a déclaré Adnan Amin, directeur général de l'Irena. L'expansion du secteur des énergies renouvelables est essentielle pour atteindre les Objectifs de l'accord conclu en 2015 à Paris et visant à maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C. Pour atteindre cet objectif, l'Irena a déclaré que la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique mondial doit doubler d'ici 2030. Cependant, et en dépit de ces progrès, les émissions de gaz à effet de serre ne permettent pas d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris qui ambitionne de limiter le réchauffement planétaire entre 1,5 et 2°C. 
«La croissance importante des émissions mondiales de dioxyde de carbone liées à l'énergie en 2017 nous indique que les efforts actuels pour lutter contre le changement climatique sont loin d'être suffisants. Par exemple, il y a eu un ralentissement spectaculaire du taux d'amélioration de l'efficacité énergétique mondiale, les décideurs ayant moins mis l'accent sur ce secteur», avait déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie qui a publié, fin mars, son rapport 2017 sur la consommation mondiale en énergie.

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