Économie

La résistance aux antibiotiques pourrait coûter 100 milliards de dollars à l'économie mondiale d'ici 2050

Réuni hier en France, le Groupe de coordination interinstitutions sur la résistance aux antimicrobiens, qui comprend la FAO, l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation mondiale de la santé animale, recommande que les antibiotiques et autres antimicrobiens ne soient utilisés que pour prévenir une menace imminente d'infection. L'aggravation du phénomène de résistance aux antibiotiques pourrait avoir de graves implications sanitaires, économiques et sociales dans le monde entier. Les pertes sont estimées à 100 milliards de dollars d'ici 2050.

De bonnes pratiques d'hygiène et de santé animale dans les fermes peuvent réduire de manière considérable le recours aux antimicrobiens.

30 Mai 2018 À 17:35

Les antimicrobiens sont importants pour la santé des êtres humains et des animaux, mais ces médicaments doivent être utilisés de manière responsable, y compris dans les secteurs agricoles, a déclaré le directeur général de l'agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, lors d'une réunion de coordination des Nations unies sur la résistance aux antimicrobiens. L'aggravation du phénomène de résistance à de telles substances chimiques pourrait avoir de graves implications sanitaires, économiques et sociales dans le monde entier. À ce sujet, la Banque mondiale a averti que la résistance aux antimicrobiens pouvait avoir les mêmes retombées désastreuses sur l’économie mondiale que la crise financière de 2008. «Les antiviraux, les antiparasitaires et les antifongiques perdent aussi de plus en plus leur efficacité. Bien que nous vivions à l’âge de la technologie et de l’innovation, nous pourrions bientôt revenir à une ère où de simples infections tueront des millions de personnes chaque année», souligne l'Organisation mondiale de la santé. En 2016, l’Assemblée générale des Nations unies a organisé la première réunion de haut niveau sur la résistance aux antimicrobiens qui s’est conclue par une déclaration politique et cette question a également figuré à l’ordre du jour des sommets récents du G7 et du G20. La réunion d'hier, au siège de la FAO à Rome (Italie), José Graziano da Silva a recommandé que les antibiotiques et autres antimicrobiens ne soient utilisés que pour prévenir une menace imminente d'infection. Selon des études, la résistance aux antimicrobiens est une menace croissante qui pourrait entraîner jusqu'à 10 millions de morts par an et plus de 100 milliards de dollars de pertes pour l'économie mondiale d'ici 2050. En plus des risques pour la santé publique, ce type de résistance a des répercussions sur la salubrité des aliments et sur le bien-être économique de millions de ménages agricoles. 

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