Économie

La demande énergétique des climatiseurs va plus que tripler d'ici à 2050

L'Agence internationale de l'énergie a mis en garde sur les dangers de la généralisation de la climatisation à travers le monde et a prôné l'utilisation d'appareils moins gourmands en énergie. La demande énergétique des climatiseurs va plus que tripler d'ici à 2050, l'équivalent de la consommation totale électrique de la Chine, premier pays émetteur de gaz à effet de serre.

Les climatiseurs et les ventilateurs représentent près de 20% de l'électricité totale consommée dans les bâtiments à l'heure actuelle.

15 Mai 2018 À 18:39

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié un rapport sur la croissance de la consommation électrique des climatiseurs qui devrait tripler d'ici 2050 pour atteindre «le niveau de consommation électrique de la Chine», selon Fatih Birol, son directeur. Le nombre de climatiseurs devrait atteindre 5,6 milliards d'ici à 2050, contre 1,6 milliard aujourd'hui, soit dix appareils vendus chaque seconde ces trente prochaines années. Cette consommation est concentrée aux États-Unis, au Japon et de plus en plus en Chine, mais elle devrait progresser fortement avec le développement économique et démographique de pays chauds comme l'Inde. L'accès généralisé à un air tempéré «aura un impact significatif sur la demande énergétique globale des pays concernés, mettant la pression sur les réseaux électriques et faisant augmenter les émissions (de gaz à effets de serre) locales et mondiales», met en garde le rapport.
Pour l'AIE, la mesure la plus urgente et la plus facile à mettre en ouvre consiste à s'assurer que tous les nouveaux climatiseurs soient beaucoup plus efficaces en termes de consommation d'énergie. Cela pourrait diviser par deux la croissance des besoins énergétiques liés à l'air conditionné. 
Les appareils ne se valent, en effet, pas tous : ceux vendus au Japon et dans l'Union européenne aujourd'hui s'avèrent ainsi 25% plus efficaces en moyenne que ceux commercialisés aux États-Unis et en Chine. La demande en énergie émanant de l'air conditionné pourrait même rester inchangée si des mesures en faveur de l'efficacité énergétique des bâtiments étaient également prises, juge l'AIE. 

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