Économie

Un forage offshore imminent pour la major Eni au large de Rabat

Bonne nouvelle pour l’exploration pétrolière au Maroc. La compagnie major Eni devra entamer le forage de son premier puits sur le permis Rabat Deep Offshore à 30 km au large de la capitale. Une opération capitalistique qui nécessitera le déploiement du navire de sixième génération «Saipem 12000».

28 Février 2018 À 18:30

La major pétrolière Eni passe à la vitesse supérieure. Un peu plus d’un an après son acquisition de 40% des intérêts dans le bloc Rabat Deep Offshore, le groupe italien attaque le forage. Une première pour ce bloc qui n’a jamais fait l’objet d’opération de forage de par le passé. Pour cette phase ultime et capitalistique, la compagnie a mobilisé le navire de forage «Saipem 12000». Ce navire, battant pavillon des Bahamas et long de 228 mètres, vient de quitter les côtes chypriotes. Destination : le bloc Rabat Deep Offshore où il doit arriver le 9 mars. Une fois arrivé, les travaux de forage devront débuter au niveau du puits RD-1 dans la zone JP-1, a annoncé Chariot Oil & Gas, partenaire d’ENI dans cette licence. 

«Sapiem 12000» peut, pour rappel, atteindre une profondeur maximale de forage de 10.660 mètres. Les partenaires de cette licence (Eni 40%, Woodside Energy 25%, Onhym 25% et Chariot Oil & Gas 10%) n’ont pas communiqué les détails de cette opération, ni son coût ni encore la durée du forage. En tout cas, si ce forage à 30 km au large de Rabat, s’avère concluant, il pourrait aiguiser l'appétit des partenaires et autres majors de l’exploration pétrolière. Le potentiel de ce bloc est estimé à plus d’un milliard de barils dont 768 milliards pour la zone JP-1, objet des prochains travaux de forage. «Le JP-1 est un prospect offshore à grand potentiel étalé sur 200 km². Le potentiel pétrolier est situé dans des profondeurs allant de 1.000 à 1.400 mètres. Nous avons identifié une cible qui recèlerait d’importants réservoirs de pétrole grâce à des données sismiques 2D et 3D qui ont renforcé notre confiance sur ce site», affirme Chariot Oil & Gas sur son site web. Une étude de faisabilité a, par ailleurs, été réalisée sur le site JP-1 par le cabinet américain Netherland, Sewell & Associates (NSAI), l’un des cabinets les plus reconnus dans l’exploration pétrolière et la finance. Les experts de NSAI ont confirmé des ressources potentielles moyennes brutes de 768 milliards de barils.

Sur la même côte, Chariot dispose d’un autre permis à Mohammedia. La cible prioritaire sur ce permis est le JP-2. 
Elle est située à des profondeurs d'eau d'environ 400 mètres. «Le JP-2 est un prospect jurassique à failles carbonatées avec des ressources potentielles moyennes brutes allant de 117 à 350 milliards de barils. Le potentiel a également été identifié dans les cibles du crétacé et du tertiaire», selon l’explorateur britannique. Celui-ci prévoit le forage d’un puits, LKP-1A, sur ce site, sous réserve de partenariats et de financements. Des conditions qui seraient réalisables, puisque contrairement au puits RD-1, le LKP-1A devrait être moins onéreux, le forage étant moins profond, ce qui en fait un site à développement économique et rapide, estime Chariot. En attendant, la compagnie entamera un programme sismique sur ses permis de Mohammedia et Kénitra comprenant 500 km2 d’études 3D et 2.000 km de 2D. 

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