800 millions de DH pour 224 projets sélectionnés

Le projet de développement de l’aquaculture marine dans la région de Dakhla-Oued Eddahab a donné lieu à la sélection de 224 projets devant porter sur l’exploitation de 2.330 ha, essentiellement pour la culture de coquillages et d’algues marines. Ces projets prévoient un investissement global dépassant 800 millions de DH et la création de plus de 2.500 emplois.

Les projets retenus doivent générer 78.000 tonnes de produits aquacoles.

03 Novembre 2017 À 22:06

Le projet de développement de l’aquaculture marine dans la région de Dakhla-Oued Eddahab accède à une phase décisive, avec la sélection des projets. Ceux-ci avaient été déposés dans le cadre de l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) y afférent et lancé par l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA), le 23 novembre 2015. Le processus de sélection a, en effet, débouché, il y a quelques semaines, sur le choix de 224 projets devant porter sur l’exploitation de 2.330 ha pour produire 78.000 tonnes de produits aquacoles essentiellement des coquillages et des algues marines. Ces projets prévoient un montant d’investissement dépassant 800 millions de DH et la création de plus de 2.500 emplois.

À noter que 1.318 dossiers ont été déposés dans le cadre de cet AMI, selon l’ANDA qui rappelle que le plan d’aménagement de la région de Dakhla-Oued Eddahab offre les opportunités d’investissement pour l’exploitation de 878 unités de production aquacole sur une superficie de 6.500 ha.
L’étape suivante de ce projet, actuellement en cours, consiste en une phase complémentaire d’instruction et d’échange entre les porteurs de projets retenus et l’ANDA pour parachever les démarches qui permettront d’engager concrètement le lancement de l’installation des projets, indique l’Agence.

Pour rappel, le plan aquacole, qui figure parmi les grands projets de la stratégie Halieutis, vise à atteindre un volume de production de 200.000 tonnes par an à l’horizon 2020, ce qui représentera près de 11% de la production domestique et permettra de réaliser un chiffre d’affaires d’environ 5 milliards de DH, et de créer 50.000 emplois directs.
En plus des retombées socio-économiques, le développement du secteur est censé contribuer à la préservation du littoral, à la reconstitution de la biodiversité halieutique et des stocks. Les espèces ciblées, à travers la pisciculture, sont le loup, la dorade, la sole et le maigre, alors que la conchyliculture porte sur les moules, les huitres, les palourdes ainsi que d’autres coquillages. 
L’aquaculture marocaine est centrée sur la production d’huîtres, qui représente à peu près 85% du total national. La deuxième espèce produite est la daurade avec une production de 35 tonnes, soit 11% de la production aquacole du pays.

L’aquaculture représente à peine 0,1% de la production halieutique nationale avec un volume annuel moyen ne dépassant pas 400 tonnes. Elle est axée principalement sur les huîtres plates et la palourde européenne dont l’élevage est pratiqué dans la baie de Dakhla et la lagune de Oualidia ainsi que sur le bar européen et la daurade royale produits par deux entreprises aquacoles exerçant encore leurs activités le long de la côte méditerranéenne (M’diq).

Pour «saisir les opportunités offertes et garantir les conditions de réussite de la nouvelle stratégie aquacole (…), certains enjeux suscitent immanquablement diverses préoccupations d’ordre économique, environnemental et social et appellent à une coordination entre les différents intervenants dans le secteur», estime la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) dans une étude publiée en 2015. Cette dernière a, d’ailleurs, émis des suggestions, dont «la stratégie gagnerait à tenir compte». Il s’agit notamment, explique-t-elle, de la promotion de la conservation et de la planification des côtes et des terres continentales pour une exploitation rationnelle des ressources et du renforcement des moyens de financement. La DEPF suggère, ainsi, un soutien financier direct aux opérateurs du secteur privé en tant qu’exploitants aquacoles et en tant que fournisseurs d’aliments pour l’aquaculture, ainsi que l’encouragement des investissements étrangers et des partenariats entre les investisseurs étrangers et les entrepreneurs locaux.Elle appelle également à l’aide à l’identification de fournisseurs potentiels de financement capables d’investir dans le secteur privé.

Parmi les autres suggestions de la DEPF figurent la diversification des marchés pour garantir la durabilité à l’aquaculture, le développement et l’instauration des normes de qualité spécifiques pour l’aquaculture et la résolution du problème de la dépendance vis-à-vis de l’étranger en matière de l’approvisionnement en alevins et naissains. 

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