Les provinces du Sud se préparent à une grande mue

L’État planche sur le développement du réseau électrique très haute tension dans les provinces du Sud. L’objectif, notamment, est de préparer Laâyoune, Boujdour et Dakhla à l’accélération de la production électrique à base d’énergies renouvelables, au profit de l'économie de la région et des populations locales.

La réalisation de ces grands projets s’inscrit dans la stratégie énergétique du Royaume dont l'objectif est de porter la part des sources renouvelables dans le mix électrique national à 52% en 2030.

03 Novembre 2017 À 22:01

Les provinces du Sud se préparent à la transition énergétique. L’État planche, en effet, sur le développement du réseau électrique très haute tension (THT) sur l’axe Agadir-Laâyoune-Boujdour-Dakhla. L’objectif, notamment, est de préparer ces régions à l’accélération de la production électrique à base d’énergies renouvelables, qui suppose d’augmenter la puissance transmissible du réseau au sud du Royaume, à moyen et long termes, dans les meilleures conditions, au profit de l'économie de la région et des populations locales. Le réseau électrique du sud du pays est, jusqu’ici, caractérisé par des lignes de transport THT relativement longues, avec l’absence des moyens de production conventionnels (Groupes Synchrones) qui permettent d’assurer la stabilité du réseau. Actuellement, le réseau 400 kilovolts (kV) et le réseau 225 kV arrivent jusqu’à la région de Laâyoune avec une ligne 225 kV exploitée en 60 kV qui alimente la ville de Boujdour sur une longueur de 200 km. La ville de Dakhla, située à 350 km de Boujdour, est, elle, desservie à travers un système d’énergie électrique décentralisé à partir de la centrale thermique de Dakhla et un réseau de distribution 22kv et 220/380 volts.

Dans une première phase, l’État a pour objectif d’arrêter le schéma optimal de développement à moyen terme (2020) et à long terme (2030) du réseau de transport entre Agadir, Laâyoune et Dakhla qui permet l’alimentation en énergie électrique de la région Sud et l’évacuation de tous les moyens de production existants et futurs dans les meilleures conditions. Les régions du Sud sont, donc, promises à une grande mue sur le volet énergétique. Outre les projets existants, dont le parc éolien de Tarfaya, le plus grand d’Afrique (301 mégawatts – MW), d’autres chantiers de puissances importantes sont programmés, dont le parc Tiskrad-Tarfaya (300 MW) et le parc Boujdour (100 MW) portés par l’Office national de l’électricité et de l'eau potable (ONEE) dans le cadre du projet intégré 850 MW.

S’y ajoute le projet Aftissat (à 60 km au sud de Boujdour), de 201,6 MW porté par le géant Nareva dans le cadre de la production privée. Sur ce volet, le raccordement de la ville de Dakhla au réseau national est prévu moyennant la réalisation d’une ligne double terne à structure 400 kV exploité en 225 kV d’environ 300 km de longueur à partir du poste d’évacuation du futur parc éolien Aftissat.
Côté énergie solaire, la région sera dotée de deux centrales dès début 2018. En effet, Masen (Moroccan Agency for Sustainable Energy) développe actuellement le programme «Noor PV I», première phase photovoltaïque (PV) du Plan solaire Noor.

D’une capacité agrégée d’environ 170 mégawatts (MW), pour un investissement d’environ 2 milliards de DH (220 millions de dollars), Noor PV I comprend, trois centrales solaires : Noor Laâyoune (80 MW), Noor Boujdour (20 MW), en plus de Noor Ouarzazate IV (70 MW). La réalisation de tous ces grands projets s’inscrit dans la stratégie énergétique du Royaume dont l'objectif est de porter la part des sources renouvelables dans le mix électrique national de 42% en 2020 à 52% en 2030. Ce qui permettra au Maroc, pour la première fois dans son histoire, d’afficher une part d’électricité produite à partir de sources renouvelables supérieure à celle obtenue à partir de sources énergétiques fossiles et de réduire sa dépendance énergétique qui dépassait les 98% en 2009, à moins de 82% en 2030. 

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