27 Juillet 2017 À 18:03
La Place financière casablancaise a affiché des signaux positifs à propos de la création d’un indice boursier islamique. Un repère incontournable d’examen de la performance du marché des capitaux participatif national et de ses instruments (fonds d’investissements participatifs, Sukuks, actions…). La création d’un tel baromètre financier islamique retraçant l’évolution boursière a une double fonction : d'abord, il permet de lister les entreprises éligibles aux normes chariatiques, ensuite, il sert de référence (benchmark) aux opérateurs financiers (assurance Takaful, banques participatives) et aux gestionnaires de portefeuilles (OPCVM Charia compliant…).
Pour la méthodologie de sélection des valeurs compatibles avec la Charia, deux types de filtrage sont retenus : le filtrage sectoriel (extra-financier) et le filtrage financier. Le premier consiste à faire sortir de l’indice les entreprises opérant dans les secteurs «illicites» (alcool, tabac, industrie porcine, banques et assurances classiques, nucléaire et armement) ainsi que le divertissement (certains hôtels, casinos, cinéma, musique…). Une fois ce premier test de passage réussi et qui réduit significativement la liste des «candidats», il faut un autre examen ou filtrage financier, qui utilise trois ratios (endettement, créances et dettes) :• Dettes/capitalisation boursière, inférieur à 33% (DJIM - Dow Jones Islamic Market Index- MSCI Islamic Index…).• Actif circulant/capitalisation boursière, inférieur à 33% (49% pour S&P Shariah index).• Bénéfices illicites/bénéfices totaux, inférieur à 5%.
Ces filtres financiers peuvent être différents d'un Charia board à un autre. Les membres de cette liste obéissant aux préceptes chariatiques sont enregistrés dans une base de données mise à jour quotidiennement, ce qui signifie que les «candidats» qui ne respectent pas ou n'auront pas respecté les normes et règles du jeu quitteront le podium.Pour le cas de la Bourse des valeurs de Casablanca, les sociétés qui seront retenues dans l’indice compatible avec la Charia, selon notre point de vue, sont au nombre de 20 à 30, mais la décision définitive revient au comité Charia de la finance participative émanant du Conseil supérieur des oulémas. Celui-ci détient le privilège de fixation des conditions d'éligibilité, le screening des valeurs et la garantie de leur conformité aux préceptes de l’Islam.
L’application d’une méthodologie très restrictive donnera à l’indice une crédibilité islamique, malgré le nombre réduit des sociétés qui le compose.En vue de rendre notre pays plus attractif pour les capitaux, la création d’un indice boursier islamique adapté à la Place financière casablancaise est un ingrédient indispensable à l’écosystème islamo-participatif marocain, et un pas crucial vers la transparence et la crédibilité de cette industrie éthique, rentable et socialement responsable.