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L'Opep cherche encore un projet d'accord

L'Opep, qui représente un tiers de la production mondiale, était parvenue en septembre à un accord de principe pour ramener sa production dans une fourchette comprise entre 32,5 et 33 millions de barils par jour, contre 33,64 millions actuellement.

29 Novembre 2016 À 18:41

Les experts de l'Opep réunis à Vienne ne sont pas parvenus lundi à un projet d'accord sur la réduction de la production pétrolière avant la réunion ministérielle de ce mercredi, a déclaré à Reuters une source au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Les ministres du cartel doivent se réunir aujourd'hui dans la capitale autrichienne pour débattre de l'encadrement de la production afin de soutenir les cours du brut. Le contexte reste tendu, non seulement entre membres du cartel, mais aussi entre ce dernier et la Russie, qui n'en est pas membre.

Après plus de neuf heures de discussions, les experts de l'Opep, qui doivent présenter leurs recommandations aux ministres pour la réunion d'aujourd'hui, n'ont pas réussi à aplanir leurs divergences, concernant notamment les niveaux de production de l'Iran et de l'Irak. Des délégués ont cependant fait part de progrès dans les discussions, ce qui a permis aux cours du brut de prendre plus de 2%. Le contrat janvier sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 1,02 dollar, soit 2,21%, à 47,08 dollars le baril. Le Brent a pris un dollar (2,12%) à 48,24 dollars.

Ballet diplomatique

Les ministres du Pétrole algérien et vénézuélien sont parallèlement partis lundi pour Moscou afin de tenter de convaincre la Russie de réduire elle aussi sa production, qui a atteint un niveau record en 2015.Le ballet diplomatique qui précède la réunion de ce jour a été marqué en outre par un entretien entre le Président russe, Vladimir Poutine, et son homologue iranien, Hassan Rohani. Selon le Kremlin, tous deux «ont souligné l'importance des efforts de l'Opep pour plafonner la production, mesure capitale pour stabiliser les marchés pétroliers mondiaux». L'Opep, qui représente un tiers de la production mondiale, était parvenue en septembre à un accord de principe pour ramener sa production dans une fourchette comprise entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (bpj), contre 33,64 millions bpj actuellement.

L'annonce de cet accord de principe avait donné un coup de fouet aux cours du pétrole, permettant au Brent de repasser la barre des 50 dollars le mois dernier. Mais après avoir nourri des interrogations, au vu de la faible ampleur de la baisse envisagée, au sujet de l'impact d'un tel accord sur un marché saturé, les investisseurs commencent maintenant à se demander s'il verra le jour.

L'Arabie saoudite a achevé de semer le doute en disant dimanche, par la voix de son ministre de l'Énergie, que le marché pétrolier se rééquilibrerait de lui-même l'an prochain même sans intervention des pays producteurs et qu'ainsi maintenir la production à son niveau actuel pourrait se justifier.

La réunion de ce mercredi est programmée pour entériner l'accord de septembre, la Russie et quelques autres producteurs non membres de l'Opep comme l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan étant censés y contribuer. Mais l'Irak et l'Iran, respectivement deuxième et troisième producteurs de l'Opep, ont exprimé des réserves sur leur contribution à ces baisses et Riyad s'est dit sceptique sur la volonté de Moscou de baisser sa production. L'Opep a annulé vendredi des discussions prévues avec des pays extérieurs à l'organisation, l'Arabie saoudite estimant que l'Opep devait d'abord se mettre d'abord sur une réduction.

Lors de son arrivée à Vienne, un délégué de l'Opep, qui avait précédemment dit qu'un accord mercredi était acquis, a cette fois déclaré à ce sujet : «Je ne suis pas sûr». Certains courtiers, dont Morgan Stanley et Macquarie, prévoient une violente correction des cours du brut si l'Opep ne parvient pas à finaliser un accord, les voyant revenir à 35 dollars le baril.

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